Confidences (trop) intimes
Le 15 octobre 2011
Un voyage mélomane qui laisse les béotiens sur le bord de la route.


- Réalisateur : Martin Scorsese
- Genre : Documentaire, Musical
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Wild Side Video
- Date de sortie : 24 mars 2004

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– Durée : 1h17mn
– Titre original : Feel like going home
Un voyage mélomane qui laisse les béotiens sur le bord de la route.
L’argument : Troisième film de la collection sur le blues. Martin Scorsese offre un voyage mélomane depuis les rives du fleuve Niger, au Mali, jusqu’au Mississipi.
Notre avis : Après les réussites de Soul of a man de Wim Wenders et de La route de Memphis de Richard Pearce, on était en droit d’attendre beaucoup de ce troisième volet sur le blues, concocté de surcroît par le maître Martin Scorsese, à l’origine de cette série de films qui tendent à remonter aux racines. Joie du cinéphile qui peut alors partager une heure vingt de mélomanie en compagnie de son metteur en scène préféré. Oui mais voilà : le réalisateur bricole un docu parfois confus qui pullule d’informations au grand risque de perdre le spectateur. C’était un risque, c’est le cas.
Que ce soit à travers des emprunts de standards ou des bandes-son mémorables, la musique a toujours joué un rôle majeur dans les œuvres de Scorsese. Tel un fil conducteur, le bluesman Corey Harris (sorte de double du cinéaste) rencontre au gré de son trajet des artistes émérites tels que Sam Carr, Salif Keita et Ali Farka. Leurs interventions sont fragmentées d’images d’archives avec Son House ou encore Muddy Waters.
Cet opus - sans nul doute le plus faiblard de la collection - est une déception qui, contrairement aux deux précédents (ou même les suivants, on y reviendra), ne s’adresse qu’aux aficionados et laisse sur le bas-côté les béotiens. Passé ce constat échaudant qui empêche une véritable interaction, il faut reconnaître que Scorsese maîtrise son sujet. Seulement, son envie de partager cette passion lui fait parfois défaut : cherchant une paradoxale exhaustivité alors que lui-même s’en défend, le cinéaste éparpille son énergie au lieu de la canaliser. Des baisses de régime s’en ressentent. Les amateurs apprécieront. Les autres...