Le 13 juin 2017


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Résumé : Le concert se termine dans une plongée nocturne. Après une longue traversée vibrante et palpitante dans la musique classico-électro. Après avoir été éblouis par un lever de jour plein feux. Après avoir baigné dans le rouge vif. Après avoir succombé à une multitude de bruits organiques... Ce soir, avec Dracula, nous avons remonté le fleuve sang des origines de l’électro au son des pulsations de la musique de Pierre Henry, ce jeune compositeur de presque 90 ans – l’un de ses inventeurs.
Revue : Baignant dans la musique classique toute la journée, en public averti, nous rencontrons pourtant parfois quelques difficultés avec certains pans de la musique contemporaine. Autant dire que malgré notre respect sans borne pour les artistes, il fut assez difficile pour nous de nous imprégner de Déserts d’Edgard Varèse, joué en première partie de soirée.
Quel plaisir les musiciens éprouvent-ils à égrener ces notes qui peuvent paraître complètement perdues et qui ne s’entendent pas entre elles ?...
Nous en étions plutôt à considérer notre propre incompréhension, quand nous nous sommes rappelés les mots de Mickael Dian, directeur du festival de Chaillol, qui nous avait dit de ne pas culpabiliser si nous ne ressentions rien face à un type de musique... « c’est comme ça, ça ne parle pas à votre cœur et ce n’est pas dramatique » ...
- Maxime Pascal
- Photo : Meng Phu
- Maxime Pascal
La deuxième partie du concert renversa complètement notre jugement avec Dracula, ce chef-d’œuvre datant de 2003, imaginé par Pierre Henry, autour de la Tétralogie de Wagner, mélange de musique live et d’enregistrements.
Impossible de distinguer les sons qui émanaient de l’orchestre de ceux confectionnés par l’équipe prodigieuse d’informatique musicale : Augustin Muller, Othman Louati et Florent Derex.
Maxime Pascal, le chef d’orchestre de l’ensemble, termine ce marathon rythmique nuque détrempée, mains crochetées vers l’énergie de l’orchestre pour en capter les dernière vibrations, dos voûté... envoûté... des ailes imaginaires se dessinant dans son dos...
Dracula c’est lui ! Lui qui nous a enrôlé dans sa transe, permettant l’exploration sans complexe de notre côté sombre, angoissé, au son de mélodies qui sondent notre être dans les plus profonds de ses retranchements.
Cette musique expérimentale qui dérange parfois, qui fait hérisser chacun de nos poils, mais contre laquelle on ne peut pas rester indifférent, a fait vibrer chaque cellule de notre corps et il faut saluer la démarche audacieuse et risquée de produire un tel concert devant une salle dont l’attention - et la tension - étaient palpables...
Pour aller plus loin en musique classique et électro :
Le mardi 30 mai dernier, Maxime Pascal était l’invité de Lionel Esparza sur France Musique pour parler de son concert
Festival Yeah 2017 de Lourmarin les 2, 3 et 4 juin, musique électro
Pour se faire quelques peurs bleues :
Une BD : Joann Sfar retourne à ses premières amours avec la sortie récente de la suite des aventures de « Petit Vampire »
Un musical : « La Famille Addams » aménage au Palace à partir du 15 septembre 2017