Soupe irlandaise
Le 17 juin 2014
Une comédie romantique qui se met au vert (irlandais), en jouant des incompréhensions culturelles entre les deux rives de l’Atlantique... Malgré des côtés sympathiques, pas de quoi donner quatre feuilles à un trèfle.
- Réalisateur : Anand Tucker
- Acteurs : Matthew Goode, John Lithgow, Amy Adams, Adam Scott, Alan Devlin, Marcia Warren
- Genre : Comédie, Romance
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h35mn
- Titre original : Leap year
- Date de sortie : 11 août 2010
- Plus d'informations : Le site du distributeur
Une comédie romantique qui se met au vert (irlandais), en jouant des incompréhensions culturelles entre les deux rives de l’Atlantique... Malgré des côtés sympathiques, pas de quoi donner quatre feuilles à un trèfle.
L’argument : Anna habite Boston avec son petit ami Jeremy. Tout lui réussit. Il ne lui manque plus qu’une seule chose : une bague de fiançailles... Lassée d’attendre la demande, elle décide de s’envoler pour l’Irlande afin de retrouver Jeremy et le demander en mariage le 29 février comme l’autorise une tradition locale. Mais son avion est détourné et il va lui falloir traverser tout le pays. Son voyage sera mouvementé et une rencontre va bouleverser son projet...
Notre avis : Il faut sans doute être une héroïne idéale de comédie romantique pour avoir l’idée saugrenue de sauter dans le premier avion venu, direction l’Irlande, pour honorer une tradition ancestrale de demande en mariage (de la fiancée à l’égard du futur mari), valable seulement les années bissextiles. Et sans surprise, il faut sans doute être un réalisateur de comédie romantique pour avoir l’idée de croiser ce coup de folie avec la rencontre d’un autochtone bourru, littéralement à des milliers de kilomètres de ce stratagème très fleur bleue de la côte Est. Une fois planté le décor - nécessairement verdoyant, pluvieux et ronchon, dans une description résolument stéréotypée de l’Irlande -, s’ensuivent les inévitables détournements et retournements de la romance comique à l’américaine, dressant à toutes les sauces, et dans une version assez édulcorée, le « Je t’aime, moi non plus » des amants en devenir. Avant de passer la bague de l’académisme au doigt de son spectateur, Donne-moi ta main comporte son lot de bonnes trouvailles scénaristiques, depuis le running gag d’une valise nommée « Louis Vuitton », jusqu’au séjour inconfortable dans une chambre d’hôtes traditionnelle, où l’héroïne tente maladroitement de dénicher des carottes calibrées à la taille indiquée par sa recette culinaire. En dehors de ces quelques perles, l’intrigue s’enfonce malheureusement dans les chemins hélas trop empruntés de la psychologie la plus basique, cherchant à nous démontrer inlassablement que personne ne s’identifie au fond jamais vraiment au comportement qu’il adopte en surface.
En réalité, il apparaît surtout indécent à Donne-moi ta main d’abandonner son sacro-saint message romantique et institutionnel sur la fidélité, le véritable amour, et - bon an mal an - le mariage. D’où un fatal renoncement à la touche de piquant qui pointe par moments, avant de s’essouffler aussitôt, restant au stade des possibilités manquées. Les talons d’Amy Adams ont beau s’enfoncer dans le sable humide - comme le ferait n’importe quelle paire d’escarpins normalement constituée, contrairement à ce que nous font croire certains girl flicks -, le jeu de la jeune rousse demeure à l’image de son personnage, c’est-à-dire cruellement dénué de réalisme et de sensibilité. On lui préfèrera Matthew Goode - le cynique Ozymandias de Watchmen et la gravure de mode du très beau A single man -, qui s’amuse manifestement, et pour notre grand plaisir réussit à nous arracher des rires, en dépit (ou à cause...) d’un accent irlandais taillé à la hache. Elément perturbateur du scénario et du film tout entier, il est, au milieu de cet univers matrimonial plutôt sage et corseté, comme un petit four au piment qu’on aurait glissé par malice sur le buffet : une mini-bombe, qui risquerait presque d’être un peu trop forte pour le reste.
- © StudioCanal
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Jujulcactus 29 janvier 2011
Donne-moi ta main - La critique
De magnifiques paysages irlandais et une non moins magnifique Amy Adams peuvent-ils sauver un film ? Si les deux jouent de leurs charmes tout au long du film, ils n’arrivent malheureusement pas à sortir cette comédie romantique de clichés plombants. Une comédie romantique avec son trio amoureux basique : la working girl perdue va devoir choisir entre son petit ami et son compagnon de route moins coincé... Le schéma narratif classique s’embarrasse même de dialogues téléphonés...Tout a un air de déjà vu, le scénario, les gags, la musique, les situations, ... Sans être foncièrement mauvais, « Donne moi ta main » n’a pas grand chose à faire valloir ...