Le 14 juin 2021
Il s’agit de la dernière pièce de Federico Garcia Lorca, jouée de son vivant en 1935, juste avant que n’éclate la guerre d’Espagne. Lorca sera arrêté par les fascistes de Franco et abattu.
- Auteur : Federico Garcia Lorca
- Collection : Folio
- Editeur : Gallimard
- Genre : Théâtre
- Nationalité : Française
- Traducteur : Albert Bensoussan
- Date de sortie : 27 mai 2021
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
L'a lu
Veut le lire
Résumé : {Dona Rosita l’esseulée ou le langage des fleurs} nous présente Rosita, élevée par son oncle et sa tante, lors de trois moments charnières de sa vie, à l’âge de vingt, trente et quarante-cinq ans.
Critique : De prime abord léger, ce récit est pétri de symboles. Frappant pour certains, le titre Le langage des fleurs annonçant déjà la couleur, plus discret pour d’autres.
A Grenade, à la fin du dix-neuvième siècle, Rosita attend le retour de son fiancé. Sans voir le temps passer, elle s’enferme dans ces retrouvailles idéales qui n’arrivent pas. Entourée de gens qui l’aiment, son oncle, sa tante, sa fidèle nourrice, elle demeure pourtant seule. Rosita bouge sans cesse, et n’est à sa place nulle part. Quand elle se pose enfin, c’est pour constater l’échec de sa vie, sa solitude profonde, et pourtant, dans ce triste bilan, demeure un espoir.
Ce protagoniste contrasté, attachant, permet aussi à Lorca d’évoquer la société bourgeoise de Grenade qu’il a bien connue. Si certains de ses personnages peuvent paraître ridicules, en y regardant bien, ils reflètent un aspect de cette classe sociale, qu’ils en soient victimes, ou partie prenante. Cette comédie bon enfant, ce drame pour toute la famille, cache une mélancolie tragique sous ses apparences légères. Comme ces fleurs, omniprésentes dans le décor, dans les paroles de tout un chacun, dans les poèmes ou chansons évoqués, dans le nom de Rosita. Elles étalent leur beauté, resplendissent à chaque acte, et pourtant, nous savons qu’elles se faneront avant même que l’on en profite vraiment.
Lorca a choisi ses vêtements, décrits dans les didascalies, pour marquer les époques qui changent, les modes qui passent, une Espagne qui évolue et, bien sûr, pour accentuer aussi ce rapport aux fleurs.
Est-ce sa propre solitude qu’il réussit à nous faire ressentir par la vie de Rosita ? Ou nous parle-t-il d’un pays qui n’arrive pas à s’adapter au monde qui change ? Nostalgie du passé ou refus d’un futur angoissant à venir ? C’est peut-être tout cela et plus encore que Federico Garcia Lorca a voulu nous transmettre dans sa dernière œuvre.
Dona Rosita l’esseulée ou le langage des fleurs, pièce de théâtre en trois actes, nous offre une héroïne fragile, touchante, dans une pièce tout aussi drôle, tendre, que triste. Une histoire légère qui cache un constat amer, auréolé d’une lueur d’espoir.
224 pages- 6,30€
La chronique vous a plu ? Achetez l'œuvre chez nos partenaires !
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.