Le 1er octobre 2020
Deuxième adaptation du roman écrit par Thea von Harbou en 1918, ce feuilleton d’aventures exotiques a plutôt bien vieilli.
- Réalisateur : Richard Eichberg
- Acteurs : Theo Lingen, La Jana, Frits von Dongen , Kitty Jantzen , Gisela Schlüter
- Genre : Aventures, Noir et blanc
- Nationalité : Allemand
- Distributeur : Wild Side Films
- Durée : 3h16mn
- Titre original : "Der tiger von Eschnapur" et "Das indische grabmal"
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Résumé : "Le tigre du Bengale" : En Inde, Sascha Demidoff (Gustav Diessl), architecte qui vient de finir un chantier, demande aux deux hommes qui l’accompagnent de le suivre à Eschnapur pour retrouver la danseuse hindoue (La Jana) qu’il a connu en Europe, et qui est désormais Maharani (femme du Maharadja). Une dispute éclate, Demidoff tue l’un d’eux en légitime défense, l’autre s’enfuit. "Le tombeau hindou" : En Allemagne, le Marahadja Chandra (Frits van Dongen) accompagné de son second, le Prince Ramigani (Alexander Golling), sous prétexte d’une tournée diplomatique européenne recherche son épouse, la Maharani (La Jana). Celle-ci s’est enfuie d’Inde par amour avec Sassha Demidoff (Gustav Diessl) devenu son impresario, et a repris sa première activité de danseuse. Elle vient présenter sa revue à Berlin.
Critique : Il ne s’agit pas d’un film qui, fort de son succès, a bénéficié d’une suite, mais d’une œuvre tournée en continuité et exploitée en deux épisodes, débouchant sur deux long métrages distincts, sortis l’un après l’autre en Allemagne, début 1938.
Richard Eichberg, le réalisateur, a aussi écrit le scénario fondé sur le livre de Thea von Arbou (qui épousera Fritz Lang en 1922), datant de 1918. Ce roman avait déjà fait l’objet d’une première adaptation cinématographique dès 1921. Egalement mis en scène en Allemagne par l’Autrichien Joe May, il fut scénarisé par Fritz Lang et Thea von Harbou, et intitulé Le tombeau hindou ("Das Indische grabmal"). Il sera exploité en deux films distincts : La mission du yogi ("Die sendung des yohi"), suivi de Le tigre du Bengale ("Der tiger von Eschnapur").
On peut donc parler, pour le diptyque de 1938, d’un remake lui-même suivi d’un second en 1959, portant les mêmes titres et qui sera réalisé par Fritz Lang de retour des États-Unis... la boucle est bouclée.
Pour cette version, le réalisateur a fait appel à La Jana, danseuse extrêmement célèbre à l’époque, pour interpréter la Maharani. Les séquences de danse qui ponctuent les deux épisodes sont tout à fait impressionnantes.
Dans un très beau noir et blanc dû à Ewald Daub pour les scènes d’intérieur et à W. Meyer-Bergelt, Hans Schneeberger et H.O. Schulze pour le tournage en extérieur, le cinéaste nous offre une splendide histoire d’aventures aux multiples rebondissements.
Les caractères des personnages, assez nombreux, sont bien définis, clairs et sans les excès parfois présents dans le cinéma des années 30. Theo Lingen amène une touche d’humour en interprétant un collègue architecte facétieux, flanqué d’une femme gaffeuse (Gisela Schlüter). Cet acteur (également réalisateur), était extrêmement célèbre en Allemagne, à tel point qu’il ne fut pas inquiété, malgré ses origines juives, et qu’il put poursuivre sa carrière sans discontinuer.
Les décors et les costumes, particulièrement les tenues de danse savamment dénudées de La Jana, participent également au résultat.
Sans être un chef-d’œuvre, ce diptyque qui se suit sans déplaisir, a plutôt bien vieilli, et même si l’Inde est décrite avec un exotisme certain, le film ne doit pas pâtir d’avoir été une production labellisée par le Troisième Reich, comme le furent tous les films allemands de l’époque, d’ailleurs plutôt médiocres dans l’ensemble. Un contre-exemple remarquable.
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