Flicker island
Le 13 mars 2011
Expériences post-mortem et hallucinations sensorielles au rendez-vous de cet essai cinématographique signé F.J. Ossang. Un résultat déroutant, un peu bancal, mais qui a le mérite d’intriguer, et à certains moment d’éblouir son spectateur...
- Réalisateur : FJ Ossang
- Acteurs : Guy McKnight, Elvire, Lionel Tua
- Genre : Expérimental
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 9 mars 2011
- Plus d'informations : Le site du distributeur
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– Durée : 1h33mn
Expériences post-mortem et hallucinations sensorielles au rendez-vous de cet essai cinématographique signé F.J. Ossang. Un résultat déroutant, un peu bancal, mais qui a le mérite d’intriguer, et à certains moment d’éblouir son spectateur...
L’argument : Une fille pilote un hors-bord et tracte un jeune skieur. Ils bravent l’un comme l’autre leurs limites quand un choc survient...Par la suite, Stan van der Daeken s’éveille du coma pou découvrir que des généalogistes recherchent un individu dont l’identité correspond à la sienne. Loin de s’interroger sur la réalité de cette filiation testamentaire, il souscrit à l’héritage du Professeur Starkov et s’embarque pour le pays de Las Estrellas...
Notre avis : Que nous arrive-t-il lorsque nous mourons ? Quels paysages et quelles visions avons-nous devant les yeux ? En 2010, la question a hanté - c’est le cas de le dire - des cinéastes aussi différents que Gaspard Noé, Apichatpong Weerasethakul ou encore Clint Eastwood. C’est de manière tout aussi personnelle et singulière que F.J. Ossang reprend le thème à son compte pour son nouveau film. A ceci près que, malgré sa trame vaguement macabre et son univers entre gothique et cyberpunk, Dharma guns n’est pas un film « sur » la mort. Celle-ci y apparaît plutôt comme un moment de suspension, permettant à l’histoire de s’étendre, de se diluer, pour rebondir dans des directions apparemment aléatoires. Car nul n’entre ici pour le plaisir d’un récit bien ficelé : si l’intrigue démarre avec des allures de thriller, c’est pour mieux déjouer les attentes du spectateur. Un peu à la manière de Kubrick dans Eyes wide shut, Ossang invente une mascarade de machination, qui ne constitue évidemment pas in fine l’intérêt réel du film. Sans cesse, on ne peut s’empêcher de penser que cette histoire se construit davantage à la manière d’un rêve ou d’un fantasme éveillé, plutôt que comme un parcours balisé. Au fur et à mesure, de façon intrigante et paradoxale, le film perd de son suspense, et laisse des indices potentiels sur le bord du chemin. D’où à la fois une force et un risque : on est tenté de s’abandonner à ce puzzle sans résolution que nous propose le voyage de Stan au pays des « Dharma guns », mais on peut tout aussi bien s’ennuyer d’une compilation d’idées fulgurantes qui peinent à se raccorder entre elles.
En effet, Dharma guns fourmille d’instants de grâce, qui éclosent surtout au travers d’une photo magnifique et d’un énorme travail sur la création d’un univers imaginaire qui puisse rester tangible, voire palpable, pour le spectateur. Cependant, sur la durée du long-métrage, tout se passe comme si ces petits éclats restaient isolés les uns des autres, coordonnés ensemble par la seule récurrence des acteurs, dont on a du mal à prendre les prestations autrement qu’au second degré. La question mérite d’être posée : doit-on croire à cet univers, et est-ce bien l’objectif du film ? Si la réponse est positive, force est de constater que l’ensemble reste fragile, souffrant presque d’un trop-plein d’idées et de directions différentes pour un seul objet cinématographique. Dharma guns devient du même coup une curiosité singulière, mais dont on reste toujours un peu à distance, à se demander de quel jeu F.J. Ossang veut nous apprendre ses propres règles. Ni entièrement « classique », ni franchement « expérimental », le film se maintient dans un entre-deux qui, dès une première séquence de générique survoltée et pourtant étrangement dérythmée, demeure déroutant de bout en bout. Le résultat ? Un essai, peut-être, et qui conserve un caractère poétiquement bancal.
La bande-annonce : ICI
- © Solaris Distribution
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