Le 25 octobre 2022
Un roman à la fois manichéen et puissant.
- Auteur : Diaty Diallo
- Editeur : Editions du Seuil
- Genre : Roman
- Nationalité : Française
- Date de sortie : 19 août 2022
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
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Résumé : Entre Paname et sa banlieue : un quartier, un parking, une friche, des toits, une dalle. Des coffres de voitures, chaises de camping, selles de motocross et rebords de fenêtres, pour se poser et observer le monde en train de se faire et de se défaire. Une pyramide, comme point de repère, au beau milieu de tout ça. Astor, Chérif, Issa, Demba, Nil et les autres se connaissent depuis toujours et partagent tout, petites aventures comme grands barbecues, en passant par le harcèlement policier qu’ils subissent quotidiennement.
Critique : Dans ce premier roman sûrement trop manichéen mais puissant, Diaty Diallo relate un drame inspiré de toutes ces douleurs citadines, banlieusardes, qui devraient être des douleurs françaises. Plus que les faits, banals et qui ne devraient pas l’être, c’est la plume qui marque, qui laisse une empreinte indélébile et permettra à ces chagrins insondables de ne plus quitter les mémoires.
Comme les héros des Misérables de Ladj Ly l’impartial, comme Diaty Diallo l’inique, Astor, le narrateur, vit entre les barres d’immeubles, autour d’une pyramide semblable à une agora aimantant tous ses amis et ses connaissances, sa famille de béton, sa famille de cœur. Sa bande s’anime dès que la musique éclate, aussi lancinante que les mots de l’autrice qui semblent sourdre de ces notes, les embrasser, embrasser leur rythme. Poétique et argotique, la langue de la primo-romancière, ancienne élève de Pierre Bayard, est comme aqueuse, insondable, tout en étant marquée par cette pulsation presque métronomique. Les phrases sont courtes, hachées mais fluides, kinesthésiques. Les couleurs se changent en notes, les sons se métamorphosent en teintes éclatantes, camaïeu stroboscopique étourdissant. La grisaille, le ciel lourd, plombé par la menace policière, sont comme estompés par un filtre où se surimpriment des fleurs et des oiseaux, des aubes grandioses et des firmaments traversés d’étoiles filantes, de comètes et de girandoles trop vives. Les sous-sols dansent eux aussi, les basses trop fortes des soirées improvisées faisant trembler le béton, avant que les ondes de chaleur qui se dégagent des corps se solidifient, deviennent une brume fumigène. Des pleurs. Une bavure qui a tout de l’intention raciste. La résistance s’organise, performance artistique autant que cri insurgé.
Diaty Diallo - Deux secondes d’air qui brûle
Seuil
17.50 €
176 pages
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