Buenos Aires intime
Le 19 juillet 2018
Promenade intime entre Buenos Aires et Paris.
- Réalisateur : Vincent Dieutre
- Acteur : Vincent Dieutre
- Nationalité : Français
- Distributeur : Shellac
- Editeur vidéo : Shellac
- Durée : 55mn
- Box-office : 811 entrées France / 809 entrées P.P.
- Date de sortie : 28 avril 2010
- Plus d'informations : Le site officiel
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Sortie salle et DVD : 28 avril 2010
L’argument : Je suis enfin à Buenos Aires, pour un séminaire sur le cinéma. Ivre de joie, je découvre la ville que m’avaient tant décrite les grands frères argentins, du temps des Grandes Manœuvres du Palace. Mais la ville est aussi devenue un laboratoire où s’expérimentent toutes les révolutions, de la libération sexuelle à celle de l’art. J’essaie d’être à la hauteur de ce changement à vue du monde qui éclate sous mes yeux. Je me noie, j’abandonne ; pour nous, ceux d’après la révolution, c’est sans doute déjà trop tard...
Notre critique : Despuès de la revoluciòn ( Après la révolution en écho au jeune Bertolucci de Prima della rivoluzzione, 1964) s’inscrit, à l’intérieur de l’œuvre déjà considérable de Vincent Dieutre, dans la série des films de ville, après Rome désolée et Bologna Centrale. Mais dans ces deux films Dieutre revisitait les lieux de sa propre biographie européenne alors qu’ici il s’aventure - toujours sur le mode du journal intime - dans un univers inconnu et extra-européen : Buenos Aires. (Il y avait eu déjà, il est vrai, le Chicago de Entering indifference.) Pas tout à fait nouveau cependant : ayant assidument fréquenté les immigrés argentins présents à Paris à la fin des années 70, Dieutre rencontre une ville qu’à la fois il reconnaît et qui est pourtant toute autre. Cette ville en pleine effervescence est perçue comme le lieu de tous les possibles.
Le va-et-vient entre un présent plein de promesses d’expériences nouvelles pour le narrateur - même s’il sait que pour lui, l’Européen d’après la révolution, c’est déjà trop tard - et la promenade nostalgique dans un passé disparu se présente à nous sous la forme d’un « collage » dont les éléments disparates ne fusionnent jamais tout à fait et qui ne déroutera pas les familiers de l’univers du cinéaste.
Il y a donc les plans saisis à Buenos Aires : plans de rues (architectures presque parisiennes, SDF couchés sur les trottoirs, files d’attente...), parcours en bus ou en taxi, intérieurs de cafés, hall et chambre d’hôtel, programmes télés (vieilles émissions de variété), rares témoignages en son direct face à la caméra (Ugo, l’amant argentin), scènes intimes - de sexe - filmées caméra au poing et presque abstraites à force de fragmentation et de décomposition au montage.
Et puis il y a l’autre film, parallèle, celui de la bande-son parisienne : récit à la première personne en voix off, au ton posé, à la formulation littéraire qui contraste avec le caractère brut, presque « sale », des images mais établit avec elles une relation fluctuante de rapprochement/éloignement ; musiques qui prennent de temps en temps le relais - la voix s’éloignant jusqu’à l’inaudible -, poèmes argentins lus par Ana Canestri et dont un vers, traduit, s’inscrit à l’image, marquant le début d’un nouveau chapitre.
Cet assemblage adopte le caractère d’une composition musicale et suscite chez le spectateur une émotion du même ordre - musicale - , le faisant entrer à son tour dans ce jeu subtil de l’intime et de l’altérité.
- © 2010 Shellac Distribution. Tous droits réservés.
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