Des plumes dans la tête

Deuil et folie sous le ciel wallon...

L’argument : Génappe, petite ville wallonne, vit au rythme de ses bassins de décantation où pourrissent les déchets de betterave et s’échouent les oiseaux migrateurs. Un jeune couple, au moins aussi tranquille que cette contrée reculée, va voir son quotidien voler en éclat. Leur petit garçon de six ans se noie. Ne pouvant admettre cette mort, Blanche, la maman, sombre progressivement dans la folie...

Notre avis : Des plumes dans la tête est un drame psychologique dans la veine d’un cinéma intellectuel résolument en vogue qui veut mélanger la fiction au documentaire. Ici, Thomas de Thier dépeint un petit village wallon avec sa pollution industrielle, son calme et ses oiseaux migrateurs. Là-dessus se greffe la fiction, la mort, le deuil et la folie. Lyrisme au poing, le jeune réalisateur use jusqu’à la corde de tous les symboles et métaphores qui s’accrochent à ce paysage où même la mort a l’air de s’ennuyer. Perdue, notre héroïne vagabonde, joue et traîne de longues discussions avec l’enfant disparu. L’œil de la caméra dissèque méticuleusement l’aliénation montante de la jeune (ex-)mère. Des prémisses de cette désespérante schizophrénie, le film tire une dimension métaphysique et touchante qui le sauve du chaos d’une masturbation cérébrale annoncée.

Coup d’œil : Des plumes dans la tête figurait en sélection de la Quinzaine des réalisateurs 2003, section parallèle du Festival de Cannes.