Le 19 octobre 2015
- Acteur : Danièle Delorme
- Voir le dossier : Nécrologie
Comédienne brillante et complète, Danièle Delorme s’est partagée entre l’écran et la scène. Elle fut aussi une productrice avisée, en collaboration avec Yves Robert, son second époux.
Fille du peintre André Girard, Danièle Delorme a suivi les cours de comédie de Jean Wall à Cannes avant d’être formée par René Simon et Tania Balachova à la Libération. De jeune première prometteuse, elle devint très vite une tête d’affiche renommée du cinéma français, après sa prestation dans le rôle-titre de Gigi (1949) de Jacqueline Audry, d’après la pièce de Colette. Gracieuse, subtile, sensible sans être mièvre, Danièle Delorme fut la vedette de Miquette et sa mère (1950) de Henri-Georges Clouzot, Sans laisser d’adresse (1951) de Jean-Paul Le Chanois, et autres œuvres emblématiques de cette décennie, tout en formant avec Daniel Gélin un couple célèbre à la ville et l’écran. Dans le superbe Voici le temps des assassins (1956), Julien Duvivier devait lui offrir son meilleur rôle, dans le contre-emploi d’une jeune femme perverse et manipulatrice. Ses scènes avec Jean Gabin et Lucienne Bogaert sont restées mémorables. Après son rôle de Fantine dans la version 1958 des Misérables, Danièle Delorme prit ses distances avec le cinéma mais brilla au théâtre en interprétant Ibsen, Anouilh, Claudel ou Pirandello, dirigée par des metteurs en scène de la trempe de Raymond Rouleau ou Antoine Bourseiller. Remariée à Yves Robert, elle fonda avec ce dernier une maison de production qui triompha avec La Guerre des boutons (1962), réalisé par son époux. Ensemble, ils produiront des films originaux et audacieux dont Absences répétées (1972) de Guy Gilles, Le Plein de super (1976) d’Alain Cavalier, ou La Drôlesse (1979) de Jacques Doillon. Danièle Delorme était l’interprète de certains de ces films. L’un de ses rôles mémorables de cette seconde période fut celui de l’épouse de Jean Rochefort dans Un éléphant ça trompe énormément (1976) et Nous irons tous au paradis (1977), le pétulant diptyque d’Yves Robert. L’actrice interpréta aussi Colette dans La Naissance du jour (1980), réalisé pour la télévision par Jacques Demy. Danièle Delorme présida la Commission d’avance sur recettes de 1980 à 1981 et le jury de la Caméra d’or en 1988. Elle vient de nous quitter à l’âge de 89 ans.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
