Toxic women
Le 18 mai 2020
Destins furieux de deux femmes portés les numéros de deux d’actrices. Après une saison 1 endiablée, la saison 2, malgré des situations très gonflées, nous laisse sur un final ultra fumeux. Vite ! La saison 3 car, comme dirait l’autre, cette série a priori « secondaire » n’est pas à l’abri d’un carton…
- Réalisateurs : Tamra Davis - Kat Coiro - Liza Johnson - Elizabeth Allen Rosenbaum - Amy York Rubin
- Acteurs : Christina Applegate, James Marsden, Linda Cardellini
- Nationalité : Américain
- : Netflix
- Durée : 20 épisodes de 27 à 34 minutes (S1 et S2)
- VOD : NETFLIX
- Scénariste : Liz Feldman
- Genre : Drame, Humour, Policier
- Titre original : Dead to Me
- Âge : Interdit aux moins de 13 ans
- Date de sortie : 3 mai 2019
- Plus d'informations : Dead to Me
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Résumé : En cherchant l’identité du chauffard qui a fauché et tué son mari, une veuve impulsive se lie d’amitié avec une excentrique optimiste... pas si claire qu’elle en a l’air.
Notre avis : Chaque fois qu’il s’agit d’écrire un papier sur une série en respectant notre engagement de ne (presque) rien spoiler, c’est parfois un peu compliqué, quel angle adopter ? Pour Dead to Me, saisons 1 et 2 en plus, cela relève presque de la quadrature du cercle. Aucune prétention, on vous l’assure. Bien sûr, vous allez penser que de gratter sur des séries avec un pitch de base simple, mais truffées de rebondissements, d’intrigues tarabiscotées ou de personnages improbables, ce n’est pas la première fois que la maison s’y colle. Oui, c’est vrai, mais là, comment dire ? Nous avons juste envie de partager un plaisir un peu coupable. Si pour d’aucuns, ce n’est pas la grande série du siècle, nous pensons qu’elle n’est pas à l’abri de sacrées bonnes surprises à venir !
Bon. Reprenons et enrichissons les quelques mots du résumé : Jen Harding (Christina Applegate) vient de perdre Ted, son mari et père de ses deux fils. Alors qu’il faisait son jogging, il a été fauché par une voiture avec délit de fuite. Elle tente de se reconstruire dans un groupe de thérapie animé par un pasteur. Un beau jour, débarque Judy Hale (Linda Cardellini), qui a perdu son fiancé. Jen, dans une colère et rancœur tenaces - le chauffard meurtrier de son mari est introuvable - se montre méfiante envers Judy qui lui propose son numéro de téléphone, au cas où elle voudrait discuter. Judy semble pourtant plutôt sympa. Jen souffrant d’insomnies finit par appeler, un peu par curiosité, Judy qui, elle aussi, ne dort pas mieux. Contre toute attente, elles papotent pendant des heures, comme deux lycéennes qui se retrouveraient après des années. Serait-ce le début d’une amitié ?
Allez, continuons juste un poil. Au cours du premier épisode, on découvre rapidement que cette July, fort sympathique et très dévouée - elle travaille dans une maison de retraite - ne semble pas si nette. Quant à Jen, si perdre son mari est indiscutablement très éprouvant, est-ce que cela justifie pour autant d’être aussi pénible, pour ne pas dire casse-(bip) non stop avec tout le monde ? Cela ne cacherait-il pas un truc ? Vous l’avez compris, on va vite nager dans les non-dits, les vrais-mensonges ou fausses-vérités, une cascade de rebondissements surtout animés et nourris par les névroses de ces deux femmes. Et si dès le début (ça sera notre demi-quart de spoil), nous sommes alertés sur le fait que partout où passe July, c’est digne d’Attila, pour Jen, on demande si elle n’est pas un peu de la même farine. Voilà, nous en resterons là.
- Mais rien, Jen… »
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La première saison de Dead to Me est avant tout un bijou d’écriture ciselé sur mesures pour Christina Applegate et Linda Cardellini, qui incarnent magistralement ce duo autant complice que toxique. Performance qui a valu à Christina Applegate d’être nommée aux Golden Globes et Emmy Awards. La série se gloutonne en trois soirées grâce à un format court très bien exploité de dix épisodes d’une trentaine de minutes. L’écriture est nerveuse, avec en particulier des ellipses parfaitement maîtrisées pour sortir Jen et July de leur univers, les projeter dans d’autres lieux ou situations, prétextes à l’arrivée d’autres personnages et futures intrigues. Ça cavale, mais sans s’emballer, à un bon rythme pour donner assez de place à des personnages secondaires, loin d’être inutiles. Au fil de la saison se noue un subtil maillage qui éclaire, à chaque épisode, la nature profonde de ces deux femmes et de leur relation. Une relation qui se « soude » de façon spectaculaire par un cliffhanger final qui, logiquement, provoque deux effets. Le premier est que la zappette vous tombe des mains, le second est que vous vous baissez pour la ramasser et démarrer immédiatement la saison 2.
Donc, démarrons la deuxième saison avec le principe usuel, on reprend les mêmes et on recommence. C’est une phrase banale et vicieuse. Pour ceux qui auraient vu la première saison, on vous assure que dès le premier épisode, la zappette vous tombera à nouveau des mains. Voilà, nous en resterons là. Niak, niak.
Autant la première saison est assez « raisonnable » dans l’enchaînement des révélations, autant pour la deuxième, les scénaristes sont clairement partis en roue libre, avec quelques situations assez gonflées. Mais si elles créent un certain malaise quand elles se présentent, la pilule passe finalement, encore une fois, grâce à la finesse d’écriture et l’interprétation endiablée de Christina Applegate et Linda Cardellini. Et aussi celle de nos personnages secondaires qui sont plus développés et nous réservent quelques surprises pas piquées des hannetons. Enfin, si dans la première saison, les enfants de Jen étaient à l’abri des salades de leur mère et July, ici c’est moins le cas, en particulier pour l’aîné de 16 ans que les hormones commencent à travailler.
- Mais rien, Judy… »
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Plus foutraque, malgré un arc narratif plus sombre, et souffrant de petites baisses de régime, cette deuxième saison est habilement clôturée par un nouveau cliffhanger, hautement plus tordu que celui de la saison précédente. La zappette nous tombe pour la énième fois des mains, mais cette fois inutile de la ramasser, sauf pour éteindre la box et aller se coucher, puisque la troisième saison n’est pas encore décidée au moment où nous écrivons ces lignes. Cela dit, sa créatrice, Liz Feldman, selon ses récentes déclarations (*), semble assez confiante pour la suite (et nous aussi, tant qu’à faire). Lorsqu’elle a exposé cet infernal cliffhanger, Netflix a aimé laissant a priori la nécessité d’une saison 3 (bah vi, comme certainement le player de Netflix, on veut savoir !). Liz Feldman aurait en tête la suite des tribulations de ses deux héroïnes, comment tout cela va finir et pas au-delà de cinq saisons. On veut bien la croire, parce qu’en y réfléchissant un peu, on pense à quelques personnages secondaires et sous-intrigues que sembleraient a priori résolues, mais cachent probablement d’autres sacs de nœuds dans lesquels Jen et July pourraient joyeusement se fourrer, avec leur génie pour les rendre encore plus indémerdables. Pardon.
- Oui, dis leur que tu es tout le temps à droite de l’image et moi à gauche… »
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(*) Dans Tvlin.com et The Hollywood Reporter. Mais on ne vous donne pas les liens, ils sont truffés de spoilers. On vous laisse avec l’ami Google ; c’est vous qui voyez, hein…
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