Elvis & Nixon - la critique du film

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Notre avis : L’anecdote était trop belle. La rencontre entre deux personnages iconiques est un thème a priori cinégénique. Sorti de cette heure et demie passée avec Elvis, Nixon (un peu) et quelques amis de route (beaucoup), on vient pourtant à douter de cette affirmation. La folie de ces chemins croisés se suffit-elle à elle-même ? Définitivement non.
Elvis & Nixon devient même un exemple de ratage dans les grandes largeurs qui répond à la piètre qualité de son scénario par l’une des pires interprétations de Michael Shannon en général et déjà l’un des pires Elvis en particulier. Jamais, hélas, on entr’aperçoit sous la perruque un petit bout de l’essence du King. Déployant pourtant un véritable charisme dans la plupart de ses apparitions, Shannon joue ici du minimalisme primaire pour tromper la vigilance du spectateur. Mais en vain.

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On suit péniblement ses frasques grossières qui ne parviennent jamais à trouver le bon équilibre entre l’humour à froid et le portrait de son acolyte (joué par Alex Pettyfer), sorte de témoin actif/passif qui volerait presque le premier rôle à un Elvis qui n’a pas grand chose à dire. Les clins d’oeil pleuvent pour les fans de la star mais on peine à croire qu’ils vont retrouver leur dieu dans cette proposition de cinéma pauvre et maladroite. Plusieurs trajets parallèles, les amis d’Elvis, les conseillers du Président tentent de coexister dans un montage effroyablement poussif et jamais fluide. Toutes les transitions accrochent et les vannes tombent presque constamment à l’eau.

Il aurait pu y avoir le clou du spectacle, la fameuse rencontre avec Nixon, mais c’est hélas le moment précis où l’on comprend que plus rien ne sauvera le film de la vase dangereuse dans lequel il s’enlise depuis le début. L’explosion promise n’a pas lieu et Spacey a beau se démener dans une posture voûtée de Président (un aboutissement logique d’House of Cards….), il ne sauvera pas l’étrange projet de la noyade. Elvis & Nixon ne se dépatouille jamais de son statut d’anecdote filmée et n’est hélas jamais contaminé par la folie surréaliste d’une rencontre mythique qui donne lieu ici à un film brouillon et sans saveur.