Plus dead qu’alive...
Le 12 janvier 2004
Le volet final de la trilogie fait pâle figure.


- Réalisateur : Takashi Miike
- Acteurs : Riki Takeuchi, Shō Aikawa, Josie Ho, Terence Yin
- Genre : Science-fiction, Policier
- Nationalité : Japonais
- Distributeur : Splendor Films
- Editeur vidéo : Wild Side Video
- Durée : 1h29mn
- Reprise: 10 juillet 2024
- Titre original : Dead or Alive 3: Fina
- Date de sortie : 21 janvier 2004

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– Reprise en version restaurée : 10 juillet 2024
– Année de production : 2002
Résumé : En 2346, Yokohama, la belle ville portuaire japonaise, est devenue un véritable cauchemar urbain. Afin de lutter contre la surpopulation, la nouvelle société en place, dirigée par un maire fou, force les citoyens à prendre une drogue qui les rend stériles. Un petit groupe de résistants cherche malgré tout à renverser le pouvoir. Ils vont être aidés par un répliquant nommé Ryu...
Critique : D’ordinaire, on ne rechigne pas devant un film de Takashi Miike. Son cinéma, hautement personnel et hors norme, n’aime rien tant que triturer la bienséance, court-circuiter les conventions, faire surgir la surprise là où on ne l’attend pas, ouvrir le spectateur à un style différent... Une manière de conjurer la standardisation extrême dans laquelle de plus en plus de fictions se fourvoient gravement.
Les trois volets de la trilogie n’ayant pour seul point commun que leurs interprètes principaux, ce n’est, pour le cinéaste, qu’une façon comme une autre d’explorer des genres différents et brasser des univers hétéroclites. Malheureusement, si les deux premiers épisodes, dotés de trouvailles formelles et d’idées provocatrices en tous genres, font des étincelles, le troisième fait pâle figure. Exploitant lourdement une thématique post-apocalyptique chère à des cinéastes comme Tarkovski ou Haneke (dégradation de l’homme par l’homme, abus de pouvoir, dictature délétère, notion de sacrifice...), Miike néglige la forme (photo et mise en scène exécrables, montage aléatoire...) et donne à son ensemble douteux un arrière-goût de bâclage très désagréable. Et ce ne sont pas les scènes d’action, supervisées par Chench Lee, qui changeront la donne...
Cette conclusion malvenue décevra sans doute les aficionados les plus acharnés du réalisateur de Ichi the killer qui se demanderont comment il a pu tomber dans une telle vacuité. Mais ce final consternant ne saurait gâcher les plaisirs à venir, notamment son très dérangeant Gozu dont la sortie est prévue courant 2004 et ne manquera pas de déclencher son beau lot de polémiques. Qu’on se rassure : Miike n’a pas fini de provoquer.