Le 14 mars 2021
D’une beauté bouleversante, les mots de Jacqueline Woodson disent avec beaucoup de finesse le destin d’une famille noire américaine, mêlent brillamment souvenirs et passé.
- Auteur : Jacqueline Woodson
- Collection : La Cosmopolite
- Editeur : Stock
- Genre : Roman
- Nationalité : Américaine
- Traducteur : Sylvie Schneiter
- Titre original : Red at the Bone
- Date de sortie : 10 mars 2021
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
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Résumé : Nous sommes en 2001, le soir d’une fête donnée en l’honneur de Melody et de ses seize ans, dans la maison familiale de Brooklyn. Couvée du regard par ses parents et amis, elle fait son entrée sur une musique de Prince, dans une robe blanche taillée sur mesure. Une tristesse flotte néanmoins dans l’atmosphère. Seize ans plus tôt, cette même robe fut cousue pour une autre jeune fille : Iris, la mère de Melody, pour fêter aussi son entrée dans l’âge adulte. Une célébration qui n’eut finalement jamais lieu. Iris était enceinte.
Critique : Avec De feu et d’or, Jacqueline Woodson signe son premier roman pour adultes, une œuvre délicate à la douleur sourde qui pulse encore longtemps en nous, une fois refermée. Mélodique, elle ancre les pensées de trois générations dans nos têtes, crée des échos entre elles à l’image de Margaret Wilkerson Sexton dans Un soupçon de liberté. Les « je » se répondent, convoquent souvenirs et instants présents déjà passés. La grossesse de la grand-mère, puis celle de la mère, points d’ancrage entre les générations, la maternité comme innée chez l’une, comme subie chez l’autre. Les volutes de fumée de l’incendie de Tulsa nimbent les tours jumelles, font fi des années qui s’écoulent et voyagent à travers le temps pour pailleter de souffrance l’existence de cette famille noire américaine. L’ambre des flammes irise les lingots d’or que dissimule la maison où tous vivent, leur amour matérialisé par un véritable trésor.
Les vers provocants de Paul Laurence Dunbar, les paroles irrévérencieuses de Prince, la voix langoureuse d’Etta James, les notes qui éclosent sous les doigts d’Erroll Gardner forment l’écrin dans lequel ce livre repose. Les phrases de Jacqueline Woodson sont courtes, pleines d’une musique discrète, à la fois lancinante et hachée. Les paragraphes sont tout aussi brefs, se donnent implicitement la réplique, disent les malheurs et les joies, les traumatismes et la tendresse, l’harmonie dissonante que cette tribu fait sourdre en nous. Malgré les non-dits et les ellipses, l’équilibre instable qui règne entre Melody, Iris, Aubrey, Sabe et Po’Boy est d’une beauté bouleversante qui porte un coup au cœur et à l’âme.
200 pages - 19 €
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