Le 26 mai 2012
- Réalisateur : David Cronenberg
A l’occasion de la sortie de Cosmopolis, on s’est posé la question. Quels sont les films les plus marquants du cinéaste ?
A l’occasion de la sortie de Cosmopolis, on s’est posé la question. Quels sont les films les plus marquants du cinéaste ?
1) Videodrome (1982)
Ténébreuse incursion dans les tréfonds de l’âme humaine, enfouie dans une chair en pleine évolution, alors que l’image cathodique reflète les perversions refoulées. Le film est un échec au box-office mais reste la quintessence du cinéma Cronenbergien dont jamais l’obsession organique ne s’était aussi bien exprimée jusqu’alors.
Et révélation de deux comédiens, James Woods au visage buriné, et Debbie Harry, la chanteuse de Blondie dans un rôle sulfureux qui reste parmi les plus audacieux jamais interprétés par une chanteuse à l’écran.
2) Crash (1996)
Un choc malaisé qui sonde une fois plus les cassures et névroses de l’humain dont la chair s’unit au métal dans la chaos des accidents de la route provoqués pour l’ultime orgasme. Osé ! Face à une Rosanna Arquette, une Holly Hunter ou un James Spader étonnants, on découvre la plastique atypique de Deborah Kara Unger...
3) Dead Zone (1984)
L’une des meilleures adaptation du King à l’écran, oui, Stephen, à l’écran. Et le premier film de studio de Cronenberg qui remporte un beau succès, lui permettant de prendre son envol de mouche vers le remake ailé... Christopher Walken est bouleversant ! Et la musique de Michael Kamen nous glace encore les sangs.
4) Frissons, parasites meurtriers (1975)
Bien mieux que Rage ou Scanners, ce pur film horrifique annonçait l’arrivée du SIDA dès 1975 avec un virus transmis lors des relations sexuelles qui transforme les humains en zombies nourris aux hormones. Des images chocs ! La naissance d’un auteur dans un cinéma de genre mal vu par la critique à cette époque et un tout petit score au BO. La VHS lui rendra justice.
5) La Mouche (1987)
Le blockbuster génétique de son auteur. Ce remake de La mouche noire, une série B ringarde des années 50 avec Vincent Price, est un astucieux mélange de genre (romance, horreur, science-fiction), intelligent, poignant et universel. Son film le plus grand public avec Dead Zone.
6) Les promesses de l’ombre (2007)
Dans le changement de style et de ton orchestré par Cronenberg dans les années 2000, celui qui se rend à Cannes pour glaner des prix, ce thriller mafieux fascine et se révèle d’un niveau aussi élevé qu’un Scorsese... La nuit lui va si bien. Et sa complicité avec Viggo Mortensen aussi.
7) Chromosome 3 (1979)
Encore et toujours la génétique, monstrueuse avec une femme matrice d’une engeance sanguinaire. Ambiance réfrigérante et ténébreuse de série B d’époque avec Samantha Eggar et Oliver Reed !
8) Spider (2002)
Le pari d’entrée dans l’intimité cérébrale d’un tueur psychopathe est réussi. Cronenberg dresse un portrait vertigineux d’un dément de son propre point de vue. Ralph Fiennes est égal à lui-même : magistral. Un film claustrophobe !
9) eXistenZ (1999)
Tentative réussie pour Cronenberg de revenir à l’ambiance opaque de Videodrome. Cet ersatz est surtout une bouffée d’oxygène pour les fans de Cronenberg après le désastreux M. Butterfly (1993) et le décevant Le festin nu (1991), dont les souvenirs piteux restaient à peine effacés par le scandale de Crash. Jude Law et Jennifer Jason Leigh formaient un duo intrépide dans l’univers tordu d’un maître !
10) Faux Semblants (1988)
Grand Prix du festival d’Avoriaz en 1988. C’est la première tentative du réalisateur canadien dans un cinéma artistiquement exigeant, loin des séries B des années 70. Une réflexion trouble sur la gémellité qui offre à Jeremy Irons l’un de ses rôles les plus marquants, deux ans après Mission de Roland Joffé.
Toutes nos critiques des films de Cronenberg : ICI
La critique de Cosmopolis : ICI
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