Le 19 décembre 2020
Réinvention contemporaine et humoristiques des célèbres Danses macabres.


- Dessinateur : Mickael Soutif
- Genre : Humour
- Famille : Littérature jeunesse
- Editeur : L’atelier du poisson soluble
- Âge : À partir de 6 ans
- Date de sortie : 6 novembre 2020
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur

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Résumé : Des squelettes chantent, dansent et accompagnent en différents tableaux des personnages vers leur funeste destin, entonnant cet hymne immémorial : « Comment les personnages vont périr / Dans cette longue farandole ? /Ceci il faut le découvrir, / À condition qu’on en rigole ! »
Critique : Mickael Soutif livre une réinterprétation moderne des Danses macabres particulièrement réussie. On s’amuse beaucoup à observer les différentes mises en scène et à décrypter les récits qu’elles traduisent, à l’aune des textes en vers qui les accompagnent. Tantôt cruelles ou tendres, souvent absurdes et loufoques, les mises à mort déploient un humour noir particulièrement efficace, qui saura ravir les amateurs de second degré. Du président de la République à la poissonnière, en passant par l’artiste plasticienne ou le chirurgien, personne n’est épargné dans ces tragédies poético-burlesques. À travers cette illustration de divers métiers, dont il moque parfois avec finesse certains stéréotypes qu’ils véhiculent, les détournant, pour mieux les utiliser, dans le récit abracadabrantesque du drame à venir, l’auteur élabore une sorte d’étude sociologique contemporaine. Il se place ainsi dans la droite lignée de ces grandes fresques moyenâgeuses, qui constituent aujourd’hui de précieux documents, autant pour leur valeur esthétique que par les récits qu’elles présentent. En guise de postface, la Danse macabre de l’Abbaye de La Chaise-Dieu est reproduite et expliquée en fin d’album et permet de mettre en perspective les planches que nous venons de parcourir.
- Mickael Soutif - L’atelier du poisson soluble
Loin de ces dessins muraux, mais préservant le même esprit bouffon, les images de Mickael Soutif, belles et pleines d’entrain, communiquent une grande gaieté, voire une certaine euphorie. Réalisées à la pâte à modeler, elles se construisent un peu comme des bas-reliefs, c’est-à-dire en jouant sur différents plans de l’image. Reprenant les caractéristiques de cette matière d’ordinaire destinée aux divertissement juvéniles, les couleurs sont chatoyantes et la malléabilité de la pâte permet à l’auteur d’atteindre une étonnante précision. Les images captivent donc, à la fois par la technique utilisée, peu orthodoxe, et par leur finesse, par l’intelligence des compositions, par leur subtilité qui rend leur lecture immédiate. Ainsi, en plus de la qualité intrinsèque des dessins, la virtuosité dont fait montre le dessinateur ne cesse d’impressionner. Accompagnant chaque composition, des squelettes, figures emblématiques de la mort, neutralisent la morbidité qu’aurait pu frôler le livre et donnent paradoxalement beaucoup de vie dans ces pages, assurent une certaine distance face à la représentation. Les couleurs, le style caricatural des dessins, la matière peu noble, ainsi que l’intelligence des compositions, donnent une impression de grande facétie, qui baigne cette farandole de tableaux.
Danse macabre saura donc, à n’en pas douter, réjouir de nombreux lecteurs, aussi bien les plus petits que les plus grands, chacun s’amusant du malheur ironique et grotesque des différents personnages.
36 pages - 15,00€