Daft mix
Le 10 juillet 2009
Un précipité mélancolique qui, sans éviter le pastiche, propose une expérience très stimulante.


- Réalisateurs : Thomas Bangalter - Guy-Manuel de Homem-Christo
- Genre : Expérimental
- Nationalité : Américain
- Festival : Festival de Cannes 2006

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– Durée : 1h14mn
Un précipité mélancolique qui, sans éviter le pastiche, propose une expérience très stimulante.
L’argument : L’histoire de deux robots qui souhaitent devenir humains. Human after all, comme ils le disent eux-mêmes.
Notre avis : Les Daft Punk, DJs de renom, ont toujours été fascinés par le cinéma. Trois ans après leur collaboration musicale et scénaristique Interstella 5555, superbe dessin animé signé Leiji Matsumoto, les deux français (Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo) reviennent tester leur musicalité filmique avec Electroma, un premier long métrage expérimental décrit comme une odyssée visuelle et musicale qui suit deux robots dans leur quête d’humanité. Après avoir empilé les bandes-son pour les autres (Thomas pour la remarquable bande-son Irréversible, de Gaspar Noé), normal que ce soit à leur tour de passer derrière la caméra. Programme alléchant.
Au bout du trajet technoïde, les Daft Punk, plus punk que daft, ont fomenté un objet filmique doux et étrange qui lance des clins d’œil aux grands road-movies existentiels des années 70 (bel héritage de Monte Hellman) ainsi qu’à Gus Van Sant (le film est le quasi-remake de Gerry lui-même pompé sur Béla Tarr), voire la veine précieuse de The brown bunny. Si le résultat peut sembler roublard (on est toujours à deux doigts du pastiche), les apprentis cinéastes sculptent des images stylisées et proposent des envolées lyriques sublimées par une bande-son qu’on croit sortie d’un vieux vinyle craquelant d’Electric Light Orchestra. Jusqu’au bout, les Daft Punk imposent leur sensibilité. Mais pour considérer leur démarche, il faut voir ce bel objet (un peu glacé, un peu autiste, un peu très beau) à répétition.