Crazy Joe - la critique

C’est moche à dire mais la folie est aux abonnés absents dans Crazy Joe. Pas sûr que les fans du plus British de tous les gros durs y trouvent leur compte...

L’argument : Ex-soldat des forces spéciales britanniques, Joey Jones se retrouve à la rue dans Londres après s’être enfui pour échapper à un procès en cour martiale. En s’introduisant par effraction dans un appartement inoccupé, il découvre de quoi recommencer une nouvelle vie. Bientôt, il décroche un petit boulot dans un restaurant chinois. Plongeur, puis videur, il va peu à peu gravir les échelons pour devenir chauffeur et homme de main d’un ponte de la mafia chinoise. Sa volonté sans limite et sa force physique lui font rapidement gagner la confiance de ses employeurs qui l’ont surnommé "Crazy Joe". En voulant retrouver son ancienne petite amie, Joey découvre qu’elle a été assassinée. Il se jure de tout faire pour la venger. Commence alors pour lui une plongée infernale dans les pires bas-fonds de Londres…

Notre avis : Trois mois seulement après la sortie en salle du peu glorieux Parker, revoici Jason Statham en proie à la violence sous la direction du britannique Steven Knight, le scénariste des Promesses de l’ombre. La star British de l’actioner bourrin n’en finit plus de jouer les "Transporteurs bis" (Hyper Tension, Le Flingueur, Safe...), et Crazy Joe semblait bien parti pour emboîter le pas à toute cette cohorte de péloches à la virilité acerbe dopées au droite-gauche-crochet défricheur de ratiches. C’était sans compter sur les intentions, certes louables, de Steven Knight pour changer un peu la donne et inculquer plus de profondeur et d’humanité à son personnage d’anti héros teigneux.
Joey Jones (Jason Statham) est un ex-soldat britannique recherché pour passer en cour martiale. Il erre désormais tel un vagabond dans les rues de Londres, un concours de circonstance va l’amener à reprendre sa vie en main et le mener sur la voie de la rédemption. Entre ses petits boulots de plongeur/videur puis chauffeur pour la mafia chinoise, celui qu’on surnomme "Crazy Joe" devra faire preuve de détermination pour retrouver et punir l’assassin de son ancienne petite amie.

Steven Knight qu’on attendait beaucoup au niveau de l’écriture déçoit. Le déroulement du récit se cherche constamment autour de va-et-vient incessants entre drame fadasse et petites rixes en plein coeur des ruelles craspecs londoniennes. La deuxième partie du film est même plombée par la relation amoureuse naissante et impossible entre Joey et une nonne. Face à cet étalage évocateur sur le rachat des péchés (servi à la louche...), on essayera même de nous faire gober sans grand succès que malgré tous ses mauvais agissements, Joey reste un type bien... Force est de reconnaître que cette approche est plutôt indigente. On constate qu’ici, Jason Statham ne change rien à son registre d’interprétation (il joue encore une fois le macho aux punchlines assassines) et que tous les autres seconds rôles restent vraiment anecdotiques.
Dénué d’émotion et plutôt avare en castagne, Crazy Joe loupe sa cible et se paye même le non-luxe de se terminer comme il a débuté, semant le trouble dans les esprits concernant les motivations réelles de son personnage principal...Au final, on ressort avec la très nette impression d’avoir perdu son temps...