Le 6 août 2023
Aja signe un long-métrage qui démontre son savoir-faire en matière de thriller horrifique. Pas franchement novateur, mais divertissant.
- Réalisateur : Alexandre Aja
- Acteurs : Barry Pepper, Kaya Scodelario, Ross Anderson, Anson Boon, Morfydd Clark
- Genre : Action, Thriller, Épouvante-horreur, Survival
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Paramount Pictures France
- Date télé : 6 août 2023 23:10
- Chaîne : TF1
- Date de sortie : 24 juillet 2019
Résumé : Quand un violent ouragan s’abat sur sa ville natale de Floride, Hayley ignore les ordres d’évacuation pour partir à la recherche de son père porté disparu. Elle le retrouve grièvement blessé dans le sous-sol de la maison familiale et réalise qu’ils sont tous les deux menacés par une inondation progressant à une vitesse inquiétante. Alors que s’enclenche une course contre la montre pour fuir l’ouragan en marche, Haley et son père comprennent que l’inondation est loin d’être la plus terrifiante des menaces qui les attend…
Critique : Depuis la révélation Haute Tension, en 2003, on le sait, Alexandre Aja a montré son savoir-faire en matière de films horrifiques, tout en les métissant avec d’autres registres. On pense en particulier au comique, que le très réussi Piranha 3D déclinait sous la forme de situations outrancières ou d’humour noir. Le dernier long métrage du cinéaste français est un survival dans les clous, qui privilégie l’ambiance des séries B angoissantes made in eighties, avec une superbe photographie. Les premières minutes où Hayley cherche son père mettent en place une ambiance apocalyptique plutôt impressionnante, que le metteur en scène exploite avec un art consommé du suspense, jouant avec les codes du genre : on évoquera en particulier l’exploration d’un sous-sol humide à la lampe de poche aveuglante, guidée par le bourdonnement des mouches, et qui conduit l’héroïne vers un corps grièvement blessé que la protagoniste traîne tant bien que mal... jusqu’à l’apparition d’un immense alligator !
A partir de là, le film déroule son programme à la jonction du gore, de l’humour ("Moi qui pensais faire un petit footing", confie le paternel, moribond) et du film de bestioles, comme une sorte de Jaws version crocodiles. On est toujours gêné, en de pareilles circonstances, que les personnages se perdent parfois dans des conversations oiseuses, réglant des comptes personnels, le but étant de densifier artificiellement l’épaisseur psychologique des personnages, alors qu’on s’en fout pas mal, en fait, d’autant que les dialogues n’ont pas une qualité littéraire évidente ("on va défoncer ces putains de gros lézards de merde"). Le film survivaliste exige un minimum de paroles pour un maximum d’actions et les échanges ralentissent ce qu’on est avant tout venus chercher : de l’adrénaline. De ce point de vue, malgré quelques trous d’air, cette production parvient globalement à contenter le spectateur, s’attardant volontiers sur les eaux stagnantes d’où la menace peut à tout instant surgir. Pas franchement génial, mais plutôt divertissant.
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Julia Tequi 22 août 2019
Crawl - Alexandre Aja - critique
Un film délicieusement angoissant !
Pour être honnête avec vous, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre et comme souvent dans ces cas-là, j’avais franchement peur du navet, mais c’est pourtant totalement le contraire. Effectivement, je suis extrêmement surprise de la qualité de ce film, j’étais très loin de penser qu’il serait aussi bien, ce n’est certes pas le film du siècle, mais lorsque l’on parle de ce genre, il est franchement très bon. Entre le film catastrophe, le survival et le huis clos, il mélange les genres avec beaucoup de succès, nous immergeant avec une intensité époustouflante dans son univers. De plus, avoir choisi l’alligator comme élément central était une excellente idée, plus original que le sempiternel requin, ça ajoute un vrai plus, même si ce n’est pas unique en soi. L’ambiance y est l’une des plus grandes forces, elle vous captive de la première, à la dernière minute, elle vous plonge dans une atmosphère extrêmement glauque et terriblement sombre. L’obscurité qui régnera tout au long, sera justement ce qui participera à l’installation immédiate de l’angoisse et croyez-moi, le stress sera omniprésent, mais c’est exactement ce qui en fait sa réussite. Chapeau bas à Alexandre Aja dont j’adore le travail et qui m’a une fois de plus totalement charmé par sa réalisation, quel bonheur de voir un français aussi talentueux. Visuellement, le résultat est clairement au rendez-vous, c’est travaillé, les effets spéciaux sont absolument excellents, mais l’ensemble reste tout à fait naturel, voire plus que réaliste. Effectivement, tout est parfaitement dosé, rien n’est trop gros, que ce soit les alligators, ou la tempête, tout est plausible, surtout dans cette région, ce qui rend les événements d’autant plus crédibles. En ce qui concerne le scénario, il est somme toute assez classique, mais c’est son déroulement qui fait toute la différence, qui le rend aussi prenant et qui saura surtout nous surprendre à maintes reprises. L’intrigue bien que simple sera incroyablement rythmée, on ne s’y ennuie pas une seconde, la tension sera constante, l’adrénaline nous maintiendra en haleine jusqu’au bout et c’est un pur régal à vivre. Je ne m’y attendais pas, mais émotionnellement, il a su également toucher la corde sensible, l’histoire de cette fille et de son père sera finalement extrêmement émouvante. Quant au casting, le duo Kaya Scodelario/Barry Pepper fonctionne à merveille, il y a une réelle alchimie entre eux.
En bref : Un film qui maîtrise le suspense avec brio, l’angoisse y sera omniprésente, nous serons constamment sur des charbons ardents, vivant cette aventure avec une intensité remarquable !