L’été, saison des amours
Le 30 juillet 2020
Guillaume Brac signe deux courts-métrages captivants sur la difficulté de lutter contre la solitude. Les relations humaines, incarnées par de jeunes acteurs prometteurs, y sont captées avec maîtrise et fraîcheur.
- Réalisateur : Guillaume Brac
- Acteurs : Hanne Mathisen Haga, Milena Csergo, Lucie Grunstein, Théo Chedeville, Andrea Romano
- Genre : Court métrage, Comédie romantique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Les Films du Losange
- Durée : 1h11mn
- Date de sortie : 25 juillet 2018
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Résumé : Paris et sa banlieue. Cinq filles, cinq garçons. Deux histoires. Un jour d’été. Premier conte - L’Amie du dimanche Milena et Lucie, deux collègues de travail, profitent d’un dimanche ensoleillé pour aller se baigner sur l’île de loisirs de Cergy-Pontoise. Leur rencontre avec un agent de prévention très entreprenant met à mal leur amitié naissante. Deuxième conte - Hanne et la fête nationale Tandis que les festivités du 14 juillet battent leur plein, Hanne, une étudiante norvégienne, se trouve successivement aux prises avec trois hommes. Tout ce petit monde passe la soirée ensemble à la Cité Universitaire.
Critique : Le titre a la décence de ne pas mentir sur le produit, puisque Contes de juillet est un objet filmique qui se revendique ouvertement d’un héritage rohmérien. Le pluriel qu’il contient annonce également son format atypique puisqu’il s’agit, non pas d’un long-métrage de soixante-dix minutes, mais de l’amoncellement de deux courts. A l’origine de ce projet, Guillaume Brac a reçu, en 2016, une commande du Conservatoire pour faire tourner quelques-uns de ses jeunes apprentis acteurs. Le peu de temps laissé au réalisateur ne lui ayant pas permis de mettre au point le scénario d’un long-métrage, il a conçu la trame frugale de trois courts-métrages, chacun tourné en une semaine. Le premier des trois ayant été jugé peu abouti par Brac lui-même, on retrouve donc les deux autres, deux ans plus tard, réunis sur un grand écran. Cette date de sortie n’est d’ailleurs pas choisie au hasard, puisqu’elle tombe quelques jours seulement après celle de L’île au trésor, qui n’est pas une nouvelle adaptation de Robert L. Stevenson, mais un documentaire signé par le même Guillaume Brac à propos du parc de loisir de Cergy-Pontoise, où il a justement tourné l’un de ses courts-métrages.
- Copyright Films du Losange
Ces deux films, réunissant chacun cinq des jeunes étudiants du Conservatoire, sont intelligemment liés par leur thématique commune : les personnages, avec une maladresse qui les rend éminemment attachants, essayent de se sortir de leur solitude respective. Même s’il est regrettable que les dix acteurs n’aient pas tous le même temps pour faire briller leur prestation –ce qui est surtout vrai dans le premier court–, ils font tous preuve d’un talent qui leur permet de faire cohabiter une part d’improvisation à des dialogues, que l’on devine écrits au cordeau. Dans ces petits jeux de marivaudages post-adolescents, les rapports de force se construisent tous avec une légèreté due au fait qu’aucune arrière-pensée n’apparaît comme malsaine, mais semble toujours le fruit de cette naïveté un peu balourde. C’est cette spontanéité, loin des schémas préétablis de la comédie romantique, qui aidera les spectateurs à se retrouver dans ces jeunes adultes en quête d’affection.
- Copyright Films du Losange
En plus d’offrir aux prestations de ces débutants une superbe bande démo, qui leur assurera une visibilité et une potentielle carrière à suivre de près, Contes de Juillet permet également à son réalisateur de nous prouver une nouvelle fois son talent. Dans la droite lignée de son moyen-métrage Un monde sans femmes et de son long Tonnerre, dans lesquels il travaillait déjà avec finesse sur les relations tumultueuses entre ses personnages avec un sens de l’épure remarquable, il réussit à tirer parti de ses décors presque uniques, en l’occurrence un centre de loisirs et un campus universitaire. Malgré des conditions de tournage dignes d’un exercice d’étudiant, sa maîtrise du cadrage, qui parvient à isoler les personnages dans un espace ouvert ou au contraire à les rapprocher dans un huis clos, est chaque fois au diapason de ce que peuvent ressentir ses personnages, appuyant toujours un peu plus leur fragilité. Ce sens de la mise en scène, on espère qu’il sera rapidement au profit d’un nouveau long-métrage, avec des moyens plus importants. On garde donc l’œil sur les prochains projets de Guillaume Brac.
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