Le 3 juillet 2015
Suite des rééditions Herzog avec ce Volume 2 couvrant la période 1976-1982, soit l’âge d’or du cinéaste marqué par des films à l’ambition démesurée. Le coffret contient 9 films et 11 heures de suppléments : une vraie mine d’or !
- Réalisateur : Werner Herzog
- Acteurs : Isabelle Adjani, Bruno Ganz, Klaus Kinski, Bruno S.
- Nationalité : Allemand
- Editeur vidéo : Potemkine
- Durée : 14h15mn
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- Sortie DVD : 18 mai 2015
Suite des rééditions Herzog avec ce Volume 2 couvrant la période 1976-1982, soit l’âge d’or du cinéaste marqué par des films à l’ambition démesurée. Le coffret contient 9 films et 11 heures de suppléments : une vraie mine d’or !
Les films : Sur les 9 films, il y a 5 fictions dont 2 chefs d’oeuvre absolu : Nosferatu, fantôme de la nuit (1979) est un remake réussi du film de Murnau porté par la folie inquiétante de Klaus Kinski qui rappelle qu’à chaque époque la pourriture mine la civilisation de l’intérieur. A voir ne serait-ce que pour la scène où les rats envahissent la ville. On n’oserait plus tourner ce genre de chose (pas sûr que les gens de Delft aient apprécié à l’époque). Dans le genre folie de réalisateur, Fitzcarraldo (1982) n’est pas mal non plus. Qui oserait aujourd’hui filmer un bateau acheminé d’un bras d’un fleuve à un autre à travers une colline ? C’est pour ce genre de chose qu’Herzog a été taxé de mégalomane et à vrai dire il ne s’est jamais vraiment remis du tournage. Si on met de côté les conditions éprouvantes de la réalisation de ce monstre, en tant que spectateur on ne peut qu’être fasciné. Les 3 autres fictions valent aussi leur pesant de cacahuètes. Coeur de verre (1976) est une oeuvre étrange, tournée sous hypnose. Encore une histoire de civilisation qui se délite. Dans La ballade de Bruno (1977) on retrouve l’acteur Bruno S déjà vu dans L’Enigme de Kaspar Hauser confronté à la violence capitaliste. Le rêve américain est mis à mal. Enfin dans Woyzeck Kinski incarne un personnage humilié par son entourage. Dans tous ces films on retrouve donc la thématique habituelle d’Herzog : la société est pourrie et seule la folie de personnages cherchant à sortir de ce monde a un sens, même s’ils échouent systématiquement dans leur quête. Les documentaires contenus dans le coffret sont dans la continuité de cette thématique. Dans Personne ne veut jouer avec moi, il faut l’amitié d’une petite fille pour sortir un petit garçon de l’isolement où il est tenu par ses petits camarades. Dans How much wood would a woodchuck chuck Herzog s’intéresse à un concours étrange de commissaires priseurs aux Etats-Unis. On nage dans l’absurde d’un système générant son propre langage incompréhensible pour le commun des mortels. Dans La soufrière un homme refuse de quitter son île alors qu’un volcan s’active dangereusement. Son défi lancé à la mort en fait un héros herzogien (sans la folie des grandeurs). Dans Fric et foi, on suit un prêcheur télévangéliste. Ce personnage incarne paradoxalement à la fois la maladie de la civilisation (son but : récolter des fonds, tout passe par l’argent) et la folie qui intéresse toujours Herzog (le bonhomme a une énergie incroyable qui le singularise).
Les suppléments :
Le coffret contient 11 heures de suppléments ! Chaque film est accompagné d’une présentation. Pour chaque fiction on a une version commentée par Herzog. Difficile de faire mieux, on voit rarement un tel niveau d’exigence.
On trouve enfin un entretien avec Herzog à la cinémathèque française, documentaire sur Bruno S, un reportage sur un pari absurde d’Herzog (on le voit cuisiner et manger une chaussure), et surtout le reportage Burden of dreams réalisé par Les Blank pendant le tournage de Fitzcarraldo à la demande d’Herzog qui pressentait que l’aventure ne serait pas de tout repos. Le film relatant toutes les difficultés qu’il a fallu surmonter (les relations avec les autochtones, le remplacement des acteurs et le fait de recommencer à 0 alors que 40% du film avait déjà été tourné, et évidemment la scène du bateau) est vraiment passionnant.
L’image :
On retrouve le même écart que pour le Volume 1 : le grain grossier des documentaires des années 70 a un côté vieillot alors que le travail sur l’image des fictions est magnifique. Fitzcarraldo est par ailleurs disponible en Blu-Ray.
Le son :
Les sources et pistes, entre version française ou/et version originale allemande, 2.0 ou 5.1, en fonction des films, sont disparates, mais globalement satisfaisantes.
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