Le 19 décembre 2014
Dans les années 70, le cinéma allemand connaissait un âge d’or qu’il n’avait plus connu depuis les années 30. Aux côtés de Fassbinder, Wenders et consorts, Herzog marqua son époque avec des films grandioses aux limites de la folie. Ce coffret est l’occasion de redécouvrir les premiers films d’un génie du septième art.


- Réalisateur : Werner Herzog
- Editeur vidéo : Potemkine

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– Sortie DVD : le 4 novembre 2014
Dans les années 70, le cinéma allemand connaissait un âge d’or qu’il n’avait plus connu depuis les années 30. Aux côtés de Fassbinder, Wenders et consorts, Herzog marqua son époque avec des films grandioses aux limites de la folie. Ce coffret est l’occasion de redécouvrir les premiers films d’un génie du septième art et dissiper les malentendus.
Les films : le coffret est une vraie mine d’or. Il couvre de façon exhaustive la période 1962 - 1974. On y trouve le premier court-métrage du réalisateur alors qu’il avait à peine 20 ans, (Herakles), son premier long qui fut vu comme une marque de renaissance du cinéma allemand (Signes de vie), plus deux chefs d’oeuvre (Aguirre avec le démentiel Klaus Kinski, L’énigme de Kaspar Hauser). Moins connu, Les nains aussi ont commencé petits est une sorte de théâtre absurde et cruel mettant en scène des nains. Il fit scandale. Mis en perspective par rapport au reste de l’oeuvre, il prend tout son sens. Enfin trois documentaires permettent de mieux comprendre ce qui est en jeu dans le cinéma d’Herzog (Fata Morgana, Pays du silence et de l’obscurité, La grande extase du sculpteur sur bois Steiner). La distinction entre documentaires et fictions n’est pas si nette car Herzog a toujours filmé les documentaires comme des fictions et les fictions comme des documentaires. Il a souvent été critiqué pour sa prétendue fascination pour les personnages de surhommes. Ce qu’on découvre ici c’est plutôt une critique du monde moderne et une attirance pour tout ce qui relève de la quête d’une vérité qui dépasse tous les cadres réglés, qu’elle émane de personnages mégolamaniaques peu sympathiques (Aguirre) ou de personnages en marge de la société (le sauteur à ski, les sourds aveugles de Pays du silence et de l’obscurité, Kaspar Hauser). Le cinéma d’Herzog est passionnant parce qu’il défriche de nouveaux territoires et dessine de nouvelles cartes.
Les suppléments :
On est rarement aussi bien servi. Le coffret comprend un superbe livret rédigé par Emmanuel Burdeau avec de nombreuses photos. Tous les films sont présentés par Hervé Aubron (critique cinéma, rédacteur en chef adjoint du magazine littéraire). Le coffret comprend aussi 4 court métrages (la défense sans pareil de la forteresse Deutschkreutz, Avenir handicapé, Derniers mots, Mesures contre les fanatiques), des entretiens avec Noël Simsolo (réalisateur, acteur romancier, scénariste, historien du cinéma : il sait tout faire), Pierre-Henri Deleau (fondateur de la quinzaine des réalisateurs), ainsi qu’avec des personnes de petite taille sur Les nains aussi ont commencé petits. Enfin les films sont accompagnés de commentaires audio d’Herzog qui éclairent en profondeur les films proposés.
L’image :
Superbe travail sur l’image (formats classique 1.37 ou 1.33). Ca ressort surtout pour les longs métrages et un peu moins sur les documentaires qui ressemblent un peu à des vieux téléfilms.
Le son :
Le coffret propose des versions originales sous-titrées en français en stereo, mono ou 5.1 selon les films. Rien à dire, le travail est impeccable.