Pépites africaines
Le 29 mars 2007
Trois très grands films de Jean Rouch, observateur respectueux, sensible et amusé de l’Afrique et de ses traditions.
- Réalisateur : Jean Rouch
- Acteurs : Damouré Zika, Lam Ibrahim Dia, Tallou Mouzourane
- Genre : Comédie, Documentaire
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : Éditions Montparnasse
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Cocorico ! Monsieur poulet, 1974, 1h33mn
Bataille sur le grand fleuve, 1951, 33mn
Cimetière de la falaise, 1951, 18mn
Trois très grands films de Jean Rouch, observateur respectueux, sensible et amusé de l’Afrique et de ses traditions. Documentaires et fictions pour un magnifique voyage à la découverte de l’Autre.
L’argument : Cocorico ! Monsieur Poulet : Dans une 2CV bringuebalante, Lam, surnommé M. Poulet, s’en va en brousse chercher les poulets qu’il vendra à Niamey. Assisté de Talbou et Damouré, il espère faire des affaires juteuses. Mais les imprévus s’accumulent les poulets sont introuvables, le fleuve Niger difficile à traverser. Et une diablesse ne cesse de jeter des sorts.
Bataille sur le grand fleuve : Epopée fluviale au cours de laquelle les pêcheurs sorko chassent au harpon les hippopotames du fleuve Niger.
Cimetière dans la falaise : Les funérailles d’un jeune noyé du pays dogon, falaise de Bandiagara au Mali.
Notre avis : Deux ans après la sortie d’un premier coffret sobrement intitulé (Jean Rouch, les éditions Montparnasse poursuivent leur travail de publication de l’œuvre du génial ethno-cinéaste. Le choix s’est cette fois porté sur l’un de ses films phares, Cocorico ! Monsieur Poulet. Réalisé en collaboration avec deux de ses interprètes, Damouré Zika et Lam Ibrahima Dia, il raconte l’histoire de Lam, alias Monsieur Poulet. A la recherche de la fortune, Lam se heure à de multiples difficultés, à commencer par l’état de son véhicule. Véritable star du récit, l’inénarrable 2CV s’avère aussi capricieuse que vaillante. Se rebellant contre les traitements qu’on lui fait subir (dont d’impressionnantes traversées du fleuve Niger), elle tombe régulièrement en panne et impose aux trois compères des adaptations dans un récit qui doit donc largement céder à l’improvisation. De là naît une œuvre d’une incroyable liberté, plein d’originalité et cocasse. Egalement un film d’ethnologue, Rouch n’oubliant pas d’explorer les rites et us et coutumes du Niger au détour des aventure de ses héros. Mêlant de manière ludique documentaire et fiction, un regard sensible, tendre et souvent très drôle sur l’Afrique et, plus largement, l’humanité.
Les deux autres films sont des courts métrages documentaires plus anciens, puisque réalisés en 1950. Films d’ethnologue, Rouch nous faisant découvrir les rites des pêcheurs sorko et ceux, funéraires, des Dogons. Filmant au plus près les rites qu’ils lui ont permis de suivre, transformant les contraintes techniques en atouts (le dynamisme du montage vient notamment de la rapidité des plans, qui ne pouvaient excéder 22 secondes), éminemment respectueux de ce qui s’offre à sa caméra, Rouch nous permet de découvrir des mondes inconnus, fortement organisés, s’appuyant sur d’ancestrales traditions plus ou moins menacées. Ce faisant, c’est un petit peu de l’Autre qui nous est donné à approcher et découvrir, grâce à un remarquable travail de passeur dans lequel la parole joue un rôle déterminant. En effet, que seraient ces images sans le commentaire plein de mesure et de respect de la réalité qui les accompagne et nous permet de les comprendre ? Décidément, le cinéma de Jean Rouch est une magnifique fenêtre ouverte sur le Monde et ses habitants.
LE DVD
Les suppléments : Tous les films bénéficient d’une présentation par l’auteur lui-même (en réalité, des extraits d’une interview datant des années 80). Cela nous permet de glaner des informations précieuses sur la manière, souvent rocambolesque, dont ces pépites ont été ramenées et utilisées.
Image & son : Ensemble satisfaisant. L’image est bonne, notamment celle de Cocorico ! Monsieur Poulet, qui restitue toute la richesse de la palette utilisée. Celles des documentaires est assez bonne également, de même que le son (voix-off et ambiances post-synchronisées). La bande-son de Cocorico ! Monsieur Poulet est la moins audible ; on perd quelques dialogues.
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