Le 3 janvier 2018
Encore une contribution au nouveau néo-réalisme italien. Ce premier long métrage de Roberto De Paolis aborde avec délicatesse les influences communautaires.
- Réalisateur : Roberto De Paolis
- Acteurs : Barbara Bobulova, Edoardo Pesce, Selene Caramazza, Simone Liberati, Stefano Fresi
- Genre : Drame, Romance
- Nationalité : Italien
- Distributeur : UFO Distribution
- Durée : 1h55mn
- Titre original : Cuori Puri
- Date de sortie : 3 janvier 2018
- Festival : Festival de Cannes 2017
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Résumé : Agnese et Stefano vivent à Rome dans deux mondes que tout oppose. Elle, 18 ans, est couvée par une mère croyante qui lui demande de faire vœu de chasteté jusqu’au mariage. Lui, 25 ans, a grandi entre trafics et vols occasionnels, et veut s’affranchir de son milieu en acceptant un travail de vigile. Quand ils se rencontrent, se dessine l’espoir d’une nouvelle vie…
Critique : Premier long métrage de Roberto De Paolis, Cœurs purs s’inscrit dans cette lignée de films qui revisitent le néoréalisme, entre tradition et renouvellement. En ce sens, il s’inscrit dans une démarche similaire à celles de Fortunata de Sergio Castellitto, A Ciambra de Jonas Carpignano, Il Figlio, Manuel de Dario Albertini, ou L’Intrusa de Leonardo Di Costanzo. Comme dans ces œuvres, on décèle une volonté de filmer des quartiers déshérités (ici la banlieue de Rome), de cerner des jeunes partagés entre le désespoir et la combativité, ou des adultes qui oscillent entre la bienveillance et la méfiance : sont ici révélateurs les personnages du prêtre animateur, ouvert mais véhiculant un discours sur le couple d’un autre âge, ou de la mère (touchante Barbara Bobulova), qui étouffe sa fille au nom du dogme chrétien, mais éprouve un véritable amour maternel et se lance dans le bénévolat humanitaire avec une réelle sincérité. On est loin des relations entre Piper Laurie et Sissy Spaceck dans Carrie…
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Mais si l’Église est montrée avec un regard plutôt positif, c’est qu’Agnese y trouve un refuge qui la rassure. De même que la dangerosité de la communauté de Roms n’existe que par l’hostilité que leur témoigne Stefano. Et là, Roberto De Paolis est subtil dans sa façon de caractériser des protagonistes avec leurs pires zones d’ombre, les pensées de Stefano faisant écho aux agissements peu clean d’Olivier Gourmet et Jérémie Rénier dans certains Dardenne. Voici donc un authentique film social, avec ses thématiques dans l’air du temps (la précarité d’emploi, le mal-logement, la situation des réfugiés) mais nul naturalisme compassé dans des séquences qui contournent la dénonciation balourde.
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« Pour le tournage, nous avons utilisé les techniques d’improvisation, aussi bien pour les comédiens que pour le cadreur ; nous avons choisi de ne pas utiliser d‘éclairage artificiel et de ne pas limiter le cadrage afin de ne pas contraindre les acteurs à évoluer dans des espaces trop confinés », a déclaré le réalisateur. La démarche est ambitieuse, et le coup d’essai prometteur. On regrettera toutefois ces notes de piano qui font parfois glisser le film sur la pente du sentimentalisme, ainsi qu’un ton assez lisse, loin du choc esthétique suscité en leur temps par les œuvres de Rossellini ou De Sica. En dépit de ces réserves, Cœurs purs distille un charme réel et est bien porté par ses deux jeunes interprètes, Simone Liberati et Selene Caramazza.
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