Le 22 janvier 2018
L’attachant portrait d’un jeune homme combatif et une proposition séduisante de renouvellement du néoréalisme italien.
- Réalisateur : Dario Albertini
- Acteurs : Renato Scarpa, Andrea Lattanzi, Francesca Antonelli, Giulia Gorietti, Alessandro Di Carlo
- Genre : Drame
- Nationalité : Italien
- Distributeur : Le Pacte
- Durée : 1h37mn
- Reprise: 7 mars 2018
- Titre original : Il Figlio
- Festival : Rencontres cinématographiques de Cannes 2017
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Résumé : Manuel vient d’avoir 18 ans. Il est temps pour lui de quitter le foyer pour jeunes dans lequel il a vécu ces dernières années, depuis l’incarcération de sa mère. Mais la liberté retrouvée a un goût amer. Errant dans les rues de son quartier en banlieue de Rome, Manuel tente de devenir un adulte responsable. Pour que sa mère obtienne l’assignation à résidence, il doit prouver aux autorités qu’il peut veiller sur sa elle. Manuel pourra-t-il aider sa mère à retrouver sa liberté sans perdre la sienne ?
Critique : Il Figlio, Manuel est le premier long métrage de fiction de Dario Albertini mais il s’inscrit dans la lignée de son documentaire La republica dei ragazzi (2014), qui évoquait la création d’un refuge dédié aux orphelins. « J’ai passé un an et demi à tourner ce documentaire qui m’a donné un aperçu des différentes étapes que traversent ces jeunes adolescents. Quitter la maison à 18 ans en fait partie, et c’est celle que j’ai choisie de traiter dans Il Figlio, Manuel », a déclaré le réalisateur. Bien qu’ancrée dans un cadre réaliste, l’œuvre assume totalement son aspect fictionnel et ne saurait être assimilée aux nombreux « documenteurs » vus ces dernières années, dont le récent A Ciambra de Jonas Carpignano.
- Copyright Le Pacte - (C) Bibi Film
Certes, le cinéaste a laissé une marge d’improvisation à ses interprètes et l’on trouvera dans le récit une description minutieuse de l’Italie des laissés-pour-compte ; en ce sens, le film fait écho à nombre de reportages et enquêtes sociologiques axés sur des exclus : enfants ayant grandi en dehors d’un cadre familial, adultes purgeant des peines de prison, chômeurs vivant de petites combines. Autour de ce petit monde désaffilié gravitent des figures plus ou moins bienveillantes et normatives, de l’assistante sociale rigide à la comédienne membre d’une association humanitaire, en passant par le prêtre proche du peuple ou l’ami d’enfance tenté par un commerce lucratif en Croatie. Mais le réalisateur a dépassé ce contexte naturaliste pour accorder une place importante au scénario (certes minimaliste) et aux dialogues, dans le cadre d’une mise en scène épurée et dépouillée de tout artifice. Au fond, le film se réfère à la pure tradition du néoréalisme italien, qui est ici croisé à la démarche d’un Loach ou des frères Dardenne.
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Le procédé n’est pas novateur, mais le charme du film est réel et l’on s’attache à ce jeune homme, ni révolté, ni intégré, qui pourrait s’élever socialement tout autant que sombrer dans la délinquance, et dont le dilemme est source de tension dramatique pour la narration : arrivera-t-il à faire sortir sa mère de prison ou sera-t-il tenté par l’insouciance et les dérives de sa jeunesse ? Pour incarner Manuel, Dario Albertini a choisi Andrea Lattanzi, un jeune acteur doté de magnétisme et d’une réelle aisance devant la caméra. Formé dans plusieurs cours d’art dramatique dont le New York Film Academy, il avait joué dans des courts métrages et semble d’ores et déjà promis à une belle carrière. Primé au Festival du Film Méditerranéen de Montpellier, avant de rencontrer un joli succès aux Rencontres cinématographiques de Cannes, ce joli premier film est donc recommandable.
– Rencontres Cinématographiques de Cannes 2017 : Panorama des Festivals
– Festival Premiers plans d’Angers : prix d’interprétation masculine pour Andrea Lattanzi
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