L’honneur du clan
Le 12 septembre 2012
Cette énième version de l’histoire des 47 rônins, superproduction inégale et assez longuette, contient quelques bons moments. On pourra la découvrir à La MCJP dans le cadre de la programmation Paysages du cinéma Japonais (Deuxième partie, du 5 septembre au 11 décembre 2012).
- Réalisateur : Kunio Watanabe
- Acteurs : Ayako Wakao, Chieko Higashiyama, Chikage Awashima, Machiko Kyō, Kazuo Hasegawa, Michiyo Kogure, Raizô Ichikawa, Aiko Mimasu, Ganjirō Nakamura, Shintarô Katsu, Fujiko Yamamoto, Eiji Funakoshi, Eitarō Ozawa (Sakae Ozawa), Hiroshi Kawaguchi, Bontarô Miake
- Genre : Historique
- Nationalité : Japonais
- Durée : 2h46mn
- Titre original : 忠臣蔵 (chûshingura)
- Plus d'informations : http://www.mcjp.fr/francais/cinema/...
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Cette énième version de l’histoire des 47 rônins, superproduction inégale et assez longuette, contient quelques bons moments. On pourra la découvrir à La MCJP dans le cadre de la programmation Paysages du cinéma Japonais (Deuxième partie, du 5 septembre au 11 décembre 2012)
L’argument :Le 21 avril 1701, Asano, seigneur d’Akô, tire son sabre dans la galerie des pins du château d’Édo. Il blesse Kira, haut dignitaire influent chargé du protocole. Dégainer dans ce lieu sacré est un crime : Asano est condamné à s’ouvrir le ventre le soir même. Kira avait poussé délibérément à la faute le jeune et faible seigneur, mais il ne fut pas inquiété. Cette injustice décide 47 vassaux d’Akô à venger leur seigneur. Commandés par leur chef Ôishi, ils préparent en secret l’assassinat de l’infâme Kira avant d’accomplir leur glorieux suicide collectif. (Résumé emprunté au programme de la MCJP)
Notre avis : Cette superproduction Daiei, énième mouture de l’histoire des 47 Rônins, jouit d’une excellente réputation que les séquences d’ouvertures semblent pleinement justifier. On y est conquis immédiatement par un impressionnant travail sur les décors et les costumes magnifiés par un Daieicolor qui en met plein la vue, une mise en scène efficace, au geste assuré, qui utilise le format cinémascope pour dérouler l’espace à la manière de la peinture sur rouleaux et des acteurs maîtrisant admirablement un jeu stylisé hérité du kabuki.
- Chûshingura ( La vengeance des loyaux serviteurs)
C’est la prestation du toujours étonnant Raizô Ichikawa qui domine toute la première partie. Avec son visage à l’inquiétante beauté et ses accès de déroutante bouffonnerie il confère un irrésistible côté ébahi, enfantin presque, au rôle du Seigneur Asano oscillant entre affolement et efforts désespérés pour rester maître de soi.
Malheureusement, une fois Asano mort, le film ne parvient pas à tenir les promesses de ses premières séquences dont le brio apparaît rétrospectivement assez vain, sans enjeu véritable. L’intérêt s’émousse progressivement et les deux bonnes heures restantes sont bien mécaniques et répétitives.
Ne voulant, ou ne pouvant plus, en 1958, assumer sans arrières pensées l’idéologie guerrière du sujet, les auteurs naviguent sans cesse entre une grandiloquence lourdement soulignée par la musique et un humour laborieux sans qu’une tension productive s’établisse entre ces deux options.
Le scénario enfile les scènes en s’appliquant laborieusement à développer de nombreux rôles secondaires dans le seul but de faire défiler à l’écran un nombre impressionnant de stars qui exécutent, généralement sans grande conviction, un numéro trop attendu. Certains (Machiko Kyô en espionne repentie) sont un peu plus gâtés que les autres (Takashi Shimura en père colérique) mais très peu réussissent à dépasser le stade de la caricature (seule, peut-être, la grande Michiyo Kogure, reprenant avec un détachement de grande classe son rôle bien rôdé de courtisane de luxe).
- Chûshingura ( La vengeance des loyaux serviteurs - ) ©1958 Kadokawa Pictures
Le spectateur familier du cinéma japonais de l’époque peut donc s’amuser à repérer les visages familiers mais a bien du mal à se passionner pour cette histoire dont le déroulement, de toute façon connu, est privé ici de véritable ressort dramatique malgré les coups de théâtres artificiels.
L’honnête artisan Watanabe réussit néanmoins à raviver l’intérêt de ci de là par de jolies trouvailles plastiques et quelques scènes d’action agréablement chorégraphiées.
L’ensemble n’est pas déplaisant et a somme toute plus de punch que son interminable concurrente Toho de 1962, signée Inagaki (avec, entre beaucoup d’autres, Toshiro Mifune).
Ni l’une ni l’autre n’arrive à la cheville de l’admirable diptyque réalisé en 1941-42 par Mizoguchi !
- Chûshingura ( La vengeance des loyaux serviteurs - 1958)
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