La prima cosa bella
Le 3 septembre 2013
Une comédie guillerette sur l’amour et l’infertilité, que l’on retient surtout pour la prestation chaste de Luca Marinelli.
- Réalisateur : Paolo Virzì
- Acteurs : Luca Marinelli, Federica Victoria Caiozzo, Micol Azzurro
- Genre : Comédie
- Nationalité : Italien
- Durée : 1h35mn
- Titre original : Tutti i santi giorni
- Date de sortie : 4 septembre 2013
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Une comédie guillerette sur l’amour et l’infertilité, que l’on retient surtout pour la prestation chaste de Luca Marinelli.
L’argument : C’est l’histoire de Guido et Antonia, deux amoureux que tout oppose et tout rapproche : lui, patient, posé et cultivé, travaille de nuit comme portier dans un hôtel et étudie les langues anciennes. Elle, angoissée, instable, susceptible et fière de son manque d’érudition, travaille de jour dans une entreprise de location de voitures et veut devenir chanteuse. Ils se croisent (et s’aiment) au petit matin, lorsque Guido rentre du travail et réveille Antonia, qui, elle, doit s’y rendre. Un jour, ils décident d’avoir un enfant…
Notre critique : Certains l’envisagent comme un simple besoin biologique, d’autres comme une tentative inconsciente de combler le vide du quotidien, le désir de maternité s’apparente toujours à une envie d’infini quels qu’en soient ses ressorts. Là même où l’art échoue, ou plutôt là où le monde se refuse à en comprendre l’universalité, le nourrisson devient le chef-oeuvre de tout un chacun. Extension pure de sa propre chair et création à jamais inachevée, l’enfant porte en lui les rêves avortés de ses géniteurs. Ainsi lorsqu’Antonia se prend à rêver de couches et de grenouillères, la brutalité de son souhait la surprend elle-même. Eternelle enfant, la jeune femme entraîne alors son conjoint à la recherche de cette plénitude fantasmée.
Cette crise de l’âge confronte le couple à un tabou pourtant bien lointain : l’infertilité. La fécondation apparaissant comme le geste le plus banal qui soit, commence alors pour Guido et Antonia un combat de chaque instant pour enlacer enfin le poupon tant attendu. Inspiré par le livre de l’un de ses amis, Paolo Virzi se lance avec bonne foi et bonhomie dans le récit de cette histoire d’amour. Néanmoins le long-métrage du cinéaste toscan résonne à l’écran de façon étrangement impersonnelle.
Si les personnages des amants se découvrent légèrement stéréotypés, leur entourage ne l’est que davantage. Aux chansons doucereuses d’une artiste anonyme, la foule oppose les chants fédérateurs de l’A.S Roma. Les barrières invisibles dressées par les milieux sociaux et les acquis culturels érigent leurs aiguillons empoisonnés vers l’extérieur. Malgré cela, les amoureux parviennent à nous séduire par leur douceur ; si leurs querelles familiales et autres envies d’absolu nous semblent triviales, leur entente nous fait baisser les armes. Il n’en reste que le lien unissant un intellectuel à une jeune fantaisiste aurait mérité un appesantissement éclairé. Mâtine d’un léger humour à l’italienne, Chaque jour que Dieu fait nous raconte en filigrane un pays et ses aspérités.
Luca Marinelli, dont l’éclatante prestation dans La solitude des nombres premiers en avait séduit plus d’un, assoit avec chacun de ses rôles une maîtrise et une habileté évidentes. Federica Caiozzo –de son nom de scène Thony- nous rend bien plus sceptiques. Qu’il s’agisse de ses compositions sirupeuses ou de son personnage éculé, sa prestation imprécise laisse le spectateur de marbre.
Chaque jour que Dieu fait témoigne d’une vision charmante de l’amour, où chacun apaise les souffrances de l’autre en se contentant d’être. Film consensuel sur la solitude, expérimentée seule ou à deux, cette comédie bienveillante ne galvanise jamais mais s’essaie à nous amuser à coups de pitreries et bons sentiments. Généreux.
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