Histoire secrète du Japon
Le 18 avril 2015
Carnets secrets des ninjas est l’adaptation cinématographique d’un manga populaire auprès de la jeunesse des années 60. Le résultat est intéressant mais donne plutôt envie de lire la BD.
- Réalisateur : Nagisa Oshima
- Genre : Action
- Nationalité : Japonais
- Editeur vidéo : Carlotta Films
- Durée : 1h53mn
- Titre original : Ninja bugei-cho
L'a vu
Veut le voir
- Année de production : 1967
Carnets secrets des ninjas est l’adaptation cinématographique d’un manga populaire auprès de la jeunesse des années 60. Le résultat est intéressant mais donne plutôt envie de lire la BD.
L’argument : Au XVIe siècle, période trouble de guerre entre clans, Jutaro tente de venger son père, seigneur de Fushikage assassiné par Shuzen Sakagami. Il est bientôt épaulé par le mystérieux Kagemaru, à la tête d’un groupe de ninjas…
Notre avis : On peut facilement comprendre pourquoi Oshima a été séduit par l’idée d’adapter au cinéma le manga de Sanpei Shirato. L’histoire entrait en résonance avec l’actualité et ses propres convictions. Au début des années 60, si les jeunes aimaient tant cet univers c’est qu’ils y retrouvaient les éléments de la lutte qu’ils menaient contre le pouvoir en place. Le manga raconte en effet la guerre menée par des bandits et des paysans soutenus par un héros mystérieux Kagemaru contre des seigneurs oppressant le peuple. C’est la vision transposée dans le Japon féodal de la lutte des classes. En 1960 on croyait encore au marxisme et à une certaine vision totalitaire de l’histoire. L’idée d’insuffler une dynamique cinématographique à une BD en jouant sur le rythme de défilement des images et le son était plutôt audacieuse. En tant que cinéaste indépendant Oshima avait des soucis financiers et devait donc se montrer créatif. Le résultat est intéressant.
- @Oshima productions
- @Oshima productions
C’est une épopée. Kagemaru le héros est immortel et a le don d’ubiquité. Il y a un homme poisson, un homme électrique et bien d’autres personnages aux pouvoirs surnaturels. Ce sont des ninjas, rompus à des techniques secrètes de combat. Ils font l’histoire dans l’ombre. A travers eux, c’est le Japon féodal du XVIème siècle qui est transfiguré sous forme de mythe. On est pris par cet univers sans fin. C’est un univers tout en digressions. Au milieu du film, le fil principal laisse la place à des histoires parallèles, prequels expliquant la genèse de personnages secondaires. On a envie de savoir comment ça va finir. Esthétiquement, les images sont frappantes. Le problème c’est que la dynamique ne prend pas. Le film enchaîne les images sans arriver à y insuffler une parfaite fluidité. Il est possible que ça tienne au fait qu’on n’est pas habitué à ce procédé. Depuis La jetée de Chris Marker, peu de cinéastes ont exploré cette approche via des images fixes. Il est aussi possible que le film de Marker marche très bien du fait de sa durée limitée (28mn). Ici il faut bien avouer que sur près de 2h, on s’ennuie parfois. On ne sort pas de l’impression de voir une BD filmée. Et finalement on se dit qu’on aurait préféré lire le manga.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.