Le 13 mai 2015

- Festival : Festival de Cannes 2015
Non contente de révéler le talent du jeune Rod Paradot, cette première journée de la 68e édition du Festival de Cannes aura été marquée par la projection très attendue de La Tête haute. Premier jalon d’une sélection française sans précédent.
Non contente de révéler le talent du jeune Rod Paradot, cette première journée de la 68e édition du Festival de Cannes aura été marquée par la projection très attendue de La Tête haute. Premier jalon d’une sélection française sans précédent.
Le maître-mot de cette première journée du Festival de Cannes 2015 est peut-être la rigueur. A quelques pas du visage éclatant d’Ingrid Bergman, porte étendard de cette 68e édition, se sont avancées aujourd’hui sur le tapis rouge deux autres femmes : Catherine Deneuve et Emmanuelle Bercot, venues présenter La Tête haute. Après Jane Campion l’an passé, le symbole saute aux yeux. L’occasion notamment pour Deneuve, qui retrouve Bercot pour la seconde fois consécutive, de s’insurger à demi-mot contre la Une un poil vacharde du Charlie Hebdo de ce mercredi.
Cette ouverture placée sous le signe du cinéma français rappelle aussi que 5 films en compétition proviennent de l’Hexagone. Ce qui fait 12 en sélection officielle, sans oublier 7 autres, Quinzaine des réalisateurs et Semaine de la critique confondues. C’est la première fois, du moins en compétition, qu’autant de longs métrages tricolores sont présents. Côté bilan, le dernier film d’Emmanuelle Bercot semble ampoulé et ne parvient en aucun cas à pointer du doigt les choses qui coincent dans la société comme le font les Dardenne. Mais attendons de voir la suite du côté des Audiard, Maïwenn, Donzelli et Brizé. Une chose est sûre, quoi qu’il en soit, cette première journée aura permis de révéler une nouvelle étoile prometteuse : Rod Paradot, saisissant dans le rôle de Malory, dans La Tête haute. Mais aussi de rompre les codes de l’ouverture cannoise, en prenant quelques distances avec la carte, trop classique, de la séduction.
On retiendra aussi le superbe ballet de l’ouverture signé Benjamin Millepied, sur une musique de Bernard Herrmann tirée d’une séquence culte de Vertigo.
Bernard Herrmann-Love scene de Sueurs froides... par Aldebaran333
A l’heure où de nombreux journalistes présents à Cannes – dont nous – n’ont pu assister aux projections de Notre petite sœur (le dernier Kore-Eda), et Tale of Tales (le dernier Matteo Garrone), les yeux sont rivés sur le quatrième volet de la saga Mad Max, qui sera projeté demain matin hors compétition. Si la critique aurait certainement vu rouge avec un Mad Max : Fury Road en ouverture – symbole oblige –, ne boudons pas notre plaisir de voir renaître de ses cendres la série légendaire de George Miller. Et qu’importe le bilan carbone !
A lire également :
Cannes, Jour 2 : la gifle Mad Max, le spleen de Kore-Eda
Cannes, Jour 3 : les étrangetés de Lanthimos, la rengaine de Woody
Cannes, Jour 4 : les doutes de Moretti, la déception Gus Van Sant
Cannes, Jour 5 : Mon Roi, Carol... ou les amours impossibles