Desperados
Le 5 septembre 2010
Plongée très noire dans le Bruxelles du début des années 80. Daté mais pas sans charme.
- Réalisateur : Marc Didden
- Acteurs : François Beukelaers, Ingrid De Vos, Amid Chakir
- Genre : Drame
- Nationalité : Belge
- Editeur vidéo : Malavida
- Plus d'informations : http://www.malavidafilms.com/
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– Durée : 1h27mn
Plongée très noire dans le Bruxelles du début des années 80. Daté mais pas sans charme.
L’argument : Scénario primé et première mise en scène remarquée de l’ex-journaliste rock Marc Didden, couronné par le prix du meilleur premier film au Festival de San Sebastian, Brussels by Night a été reçu par la génération 80 comme le premier film urbain, un film puisant son inspiration dans l’esprit du temps, et non dans les classiques de la littérature flamande. Marc Didden y met en scène un meurtrier, Max, dans ses errances nocturnes à travers Bruxelles. Il y rencontre trois personnages, qui servent de caisse de résonance à ses sentiments de désarroi : un ancien compagnon de travail, Alice la serveuse et Abdel le conducteur de tram marocain. Des rencontres qui mènent à un dénouement désastreux au plan incliné de Ronquières.
Notre avis : La bande-son de Brussels by night , premier long-métrage du journaliste rock Marc Didden laisse une large place au punk-rock lancinant de Raymond van het Groenewoud qui inscrit fortement le film dans une époque, celle du début des années 80.
Et l’éclairage spectral de la scène d’ouverture, gros plan sur le visage du protagoniste se mettant un pistolet dans la bouche, installe d’emblée une atmosphère de désespoir glauque et sans issue.
Cette ambiance plombée se maintiendra tout au long des pérégrinations de ce personnage au bout du rouleau, que sa violence provocatrice rend franchement antipathique.
Pourtant ce drôle de road movie immobile sous influence (Taxi driver, Extérieur nuit, Wenders...) prend parfois des airs de western urbain déglingué. Les trois autres paumés de l’existence qui s’attachent bientôt aux basques de notre antihéros forment avec lui une espèce de bande des quatre qui n’est pas sans évoquer les équipées de desperados à la sept mercenaires.
D’ailleurs, l’aventure prend par moments un vague ton picaresque assez amusant, sans pour autant renoncer à sa totale noirceur.
La séquence de la virée hors Bruxelles pour visiter le Centre de la Belgique et le plan incliné de Ronquières au milieu des groupes scolaires est sans doute le moment où le film réussit le mieux à atteindre une espèce de comique désespéré amenant tout naturellement à une chute tragique, tour de vis supplémentaire dans la spirale descendante de ce triste manège.
Près de trente ans après sa réalisation, ce film célébré en son temps, a vieilli, notamment en raison de dialogues un peu trop chargés de sens.
Mais le portrait non enjolivé qu’il dresse de la ville, belle malgré toutes ses laideurs étalées, reste prenant et la balade sans espoir est portée par une énergie assez stimulante.
En DVD, exclusivement disponible sur le site de l’éditeur, Malavida, ou sur Fnac.fr et Amazon.fr.
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Le DVD
Une édition DVD très soignée aux précieux compléments.
Les suppléments
C’est le gros point fort de cette édition.
– Un documentaire réalisé en 2003 retrace l’aventure de la réalisation de Brussels by night en interrogeant ses protagonistes (cinéaste, producteur, acteurs, techniciens...) vingt ans après et replace utilement le film dans le contexte de son époque (l’Après-Punk).
Des documents télévisés et des extraits de films (Scorcese, Bral ...) complètent le portrait.
– Deux courts métrages bien choisis, à la tonalité proche de celle du film : De smeerlappen de Frank van Passel, à l’humour absurde (1993, en flamand non sous-titré) et Cheb , déclaration d’amour-haine à la ville (contribution de Marc Didden au film collectif Bruxelles mon amour, 2000).
– La bande annonce est accompagnée de celles de deux autres films de Didden.
Image
Le film a été réalisé dans des conditions assez précaires et la photo s’en ressent. Mais la belle image n’était pas recherchée. La copie est bien restaurée et la définition est tout à fait correcte.
Son
Dolby digital 2.0 propre avec ce qu’il faut de mordant pour le punk-rock de Raymond van het Groenewoud et les bruits de la ville.
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