Frangin sous influence
Le 10 janvier 2016
Bien que vanté par James Cameron et Alfonso Cuarón en personne, ce drame porté par le lien fraternel finit par crouler trop rapidement sous le poids d’un excès de sentimentalisme.
- Réalisateur : Vidhu Vinod Chopra
- Acteurs : Thomas Jane, Vincent D’Onofrio, Sean Patrick Flanery, Anton Yelchin, Chris Marquette
- Genre : Drame, Film de gangsters
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h41mn
- Titre original : Broken Horses
- Date de sortie : 13 janvier 2016
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Bien que vanté par James Cameron et Alfonso Cuarón en personne, ce drame porté par le lien fraternel finit par crouler trop rapidement sous le poids d’un excès de sentimentalisme.
L’argument : Jacob et Buddy sont deux frères que tout sépare. Promis à un brillant avenir de violoniste à New York et sur le point de se marier, Jacob rend visite à son frère dans sa ville natale au Texas. Il y découvre que Buddy est manipulé par un baron du crime local, qui a fait de lui un tueur à gages impliqué dans une guerre avec un cartel mexicain. Jacob décide alors de sortir son frère de ce milieu.
Notre avis : Pour son premier essai à Hollywood, le cinéaste indien Vidhu Vinod Chopra a choisi un remake du film bollywoodien Parinda qu’il avait lui-même écrit et réalisé en 1989. À l’époque, Parinda s’était vu récompensé sur ses terres par cinq prix à la 35ème cérémonie des Filmfare Awards, dont celui du meilleur réalisateur. Bénéficiant de l’appui de cinéastes poids lourds comme James Cameron et Alfonso Cuarón, le portage de cette histoire aux confins du Texas ne méritait pourtant pas tant d’égard. Vidhu Vinod Chopra démontre certes des qualités de mise en scène en s’emparant habillement d’un espace texan incandescent et poussiéreux qu’il parvient à rendre par moment très élégant, mais cette manie de vouloir pousser le sentimentalisme au-delà du raisonnable réfrène une grande partie de l’intérêt de ce drame élégiaque à la sauce western moderne. On dit souvent qu’une touche de pathos, quand elle est maîtrisée, apporte un supplément d’âme, sauf qu’ici il y a toujours un élément trop poussé qui pour le coup fait perdre au film une bonne partie de sa crédibilité.
Comme son titre l’indique, Brothers est un film qui sera parcouru de bout en bout par le lien fraternel (son argument principal, et pas, comme on serait prédisposé à le croire, une violence frontal à coup de règlements de comptes graphiques). Ce lien, il unit Buddy (Chris Marquette) et Jacob (Anton Yelchin), originaires de la même petite ville du Texas. Depuis le décès de leur père policier, tombé sous les balles, les deux frères ont fait leur petit bonhomme de chemin. Jacob est devenu un violoniste de talent qui coule une idylle sirupeuse avec sa belle. Son futur mariage l’amène à revenir sur ses terres natales pour annoncer l’heureuse nouvelle à Buddy, son aîné dyslexique un brin simplet sur qui il a toujours veillé. Malheureusement ce dernier, influençable, est tombé sous la coupe d’un parrain local (Vincent D’Onofrio) qui le manipule. Jacob va faire tout son possible pour le sortir des griffes de ce gourou crapuleux qui cache bien son jeu et semble avoir la main mise sur la ville.
Dans ce cadre manichéen au possible, on a d’un côté le gentil frère au grand cœur, de l’autre le méchant plein de vice, et au milieu la personnalité ambivalente de Buddy. Les notions de bien et de mal de ce dernier se voient floutées par ses influences néfastes. Pour vous donnez une idée, au moment d’imploser, ses excès de colère en deviennent parfois tellement ridicules qu’on oserait presque la comparaison avec le personnage de la petite nana afro-américaine timide de Police Academy (Hooks pour ceux qui s’en souviennent). Autre ombre au tableau, ces tics visuels chichiteux et encombrants qui tendent vers une symbolique lourdingue (l’orange pressée, les chevaux blancs...). Reconnaissons toutefois au réalisateur de prendre le temps de s’intéresser à ses personnages et de mener sa barque avec un certain sens du rythme en évitant les grands temps morts durant 1h40.
Mais dans l’ensemble Brothers se révèle être une déception. Cette naïveté plus embarrassante que touchante qui nimbe le film de Vidhu Vinod Chopra empêche toute forme d’épanouissement dramatique digne de ce nom.
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