Braise traîne sa misère d’adolescente incomprise. Introspection, solitude, romantisme de la mélancolie. Feu ouvre son imperméable à la sortie des écoles et se laisse parfois aller devant les lycéennes... L’occasion fait le larron. Vingt ans les séparent, en plus de cette sale manie, et Braise sent qu’elle se consume au contact de ce Feu qui la dégoûte, lui fait honte, mais l’affole au delà de toute limite. Tentatives d’oubli, d’égarements en naufrages dans des bras sans visages qui se disputent son lit. Marginalisation, incompréhension... Le fossé se creuse entre son désir et ses proches, la ramenant sans cesse à cet homme qui l’anéantit de passion et de haine. Tout y passe... Les pleurs, les promesses, les insultes, les coups, les débordements de tendresses, dans un jeu de l’amour et son contraire, épuisant, destructeur, assassin.

Violence consentie qui ne peut dire que la haine de soi, Braise raconte cette explosion de sentiments contradictoires, ce refus de la norme sociale, cette relation volcanique entre deux êtres que tout oppose mais que tout renvoie toujours l’un vers l’autre... pour le pire. Un masochisme de l’adolescence que Laura Desprein nous peint de l’intérieur, au plus près de ces expériences, initiatiques parce que mortifères, qui balisent inévitablement une vie.