Le 31 décembre 2016
- Voir le dossier : Bilan 2016
L’année de tous les records au box-office américain, grâce aux franchises Marvel, Star Wars, à Disney et aux films d’animation d’Universal, est également une année de flops cinglants pour l’industrie américaine qui s’en relèvera. Pour Paramount par contre, rien de moins sûr.
PARAMOUNT : annus horribilis
Alors que Warner était le gros perdant de 2015, c’est au tour de Paramount d’être dans une passe déplorable, avec une série de bombes qui ont coulé le studio mythique qui avait dû faire le choix de recentrer son activité sur quelques titres. L’exemple de Monster Cars, qui vient de sortir dans les salles françaises et que le studio a repoussé hors du calendrier de 2015, puis de 2016 aux USA, est un signe du désarroi de la firme.
En 2016, le studio a essuyé des affronts humiliants : Zoolander 2 (28M$ contre 45M$ pour le premier film sorti en 2001), la comédie avec Tina Fey Whiskey Tango Foxtrot (23M$), Ninja Turtles 2 (82M$) et surtout... le remake 3D de Ben Hur, de Timur Bekmambetov, heureusement produit financièrement à 80% par la MGM. Pour couronner le tout, Star Trek Beyond a perdu plus de 35% des recettes de son prédécesseur (158M$ contre 228M$), devenant sur le marché domestique une déception (voire un échec pour la France !).
Parmi les autres très gros fours pour Paramount, on notera celui d’Alliés, qui a pâti du divorce très médiatisé de Brad Pitt d’avec Angelina Jolie. Pas très glamour pour servir un film mou, réalisé par Zemeckis, déjà fragilisé par la déception de The Walk. On citera volontiers 13 hours, le film d’action géopolitique de Michael Bay qui n’est pas rentré dans ses frais, avec 52M$ de recettes USA et un budget identique. Jack Reacher Never Go Back avec Tom Cruise n’a pas vraiment performé aux USA, avec 58M$, c’est-à-dire le score le plus mauvais pour Tom Cruise dans un film d’action depuis le western Horizons lointains en 92. L’acteur a connu des bas depuis, mais dans des films dits d’auteur (Lions et Agneaux de Reford) ou dans des seconds rôles.
La seule bonne affaire de 2016 pour Paramount ? Premier contact, de Denis Villeneuve, qui arrive à 86M$, malgré son matériau peu commercial.
DISNEY qui rit, Disney qui pleure ?
Peut-on pleurer sur un studio qui classe 6 films dans le top 10 de 2010 ? Voire 7 si on tient compte des chiffres providentiels de l’épisode 7 de Star Wars ? Non. Rogue One, actuellement à 400M$ pour 2016 devrait largement dépasser les 500M$ aux USA, Disney s’est également distingué en 2e place annuelle avec Le Monde de
Dory (486M$), Captain America : Civil War (408M$), Zootopie (341M$) et à un moindre niveau avec Doctor Strange (229M) et Vaiana (+200M$, à fin 2016). Toutefois, le studio a connu quelques ratés, principalement avec le sequel de Alice au pays des merveilles. Alice Through the Looking Glass, fiasco numéro 10 (au moins !) pour Johnny Depp, a réalisé 77M$ aux USA, à des années lumières des 334M$ du premier film, signé Tim Burton qui bénéficiait de la technologie 3D, fraîchement remise au goût du moment avec Avatar. Dans le monde, Alice 2 a accompli 222M$ quand le premier chapitre, hors USA, affichait des compteurs à 691M$. Quand on sait que la production de cette suite était copieuse (170M$)... on est là face avec l’un des gros accidents industriels de cette année.
Autre échec pour le studio, The Finest Hours, drame marin à 27M$. Normal, c’était avec Chris Pine, acteur rarement performant, et Le BGG, de Steven Spielberg, qui s’est écrasé localement avec 55M$. Le film a tout de même coûté 140M$. Le reste du monde a également fui cette entreprise vouée à devenir le plus gros échec de Spielberg depuis Munich, en 2005.
LIONSGATE ne croient plus en Dieux (ceux d’Egypte).
Revigoré par le succès mondial de La La Land, du dernier Mel Gibson (Tu ne Tueras point, 62M$), de Nerve (38M$) et du carton du Madea Halloween (73M $ !), Lionsgate a toutefois produit Gods of Egypt pour une petite fortune (140M$) pour voir la sortie américaine se solder par des recettes anémiques de 31M$. Un bide à l’image de la laideur du vilain navet, qui heureusement s’est vendu sur tous les marchés mondiaux.
Plus surprenant, l’échec du 3e volet de la dystopie adolescente Divergente, qui a empoché 66M$ pour un budget de 110M$. Le segment original en avait rapporté 150M ! Avec une telle descente aux enfer, la franchise a été relayée à la télévision pour son 4e et ultime segment.
Autres déceptions pour Lionsgate, Deepwater Horizon, film catastrophe dans tous les sens du terme (61M$ de recettes, 122M de budget), Dirty Grandpa (35M$) Blair Witch (20M$), Norm (17M$), American Pastoral (544.000$).
Le cas de Insaisissables 2, bourde ricaine à 66M$, a été rattrapé par de solides chiffres à l’étranger (269M$ !!!).
TWENTIETH CENTURY FOX : le renard se mord encore une fois la queue
Après le fiasco de 2015, la Fox a su aligner quelques beaux succès, dont Deadpool (363M$ aux USA), The Revenant (183M$), les Trolls (149M$) et Kung Fu Panda 3 (143M$ + ’étranger). Mais quid des des désastres ambulants qu’ont été Independence Day 2 (la suite de l’un des plus gros succès de l’histoire à 103M$ !), X-Men : Apocalypse (franchise au plus bas avec 155M$ pour un budget hors marketing de 178M$) ou encore L’âge de Glace 5, devenu matière à plaisanter à Hollywood avec 64M$ localement ? Heureusement, l’international l’a sauvé avec 343M$, mais les aventures cinématographiques de Scratch devraient s’arrêter ici. D’autres flops signés Fox ? Les films d’épouvante The Door (3M) et Morgan (3.9M), les comédies Eddie the Eagle (15M$) et Keeping Up with the Joneses (15M$).
Le plus grave pour la 20th Century, c’est la fin d’année, avec Rules don’t apply de Warren Beatty, projet de 25M$ qui a fini à 3.65M$. Four absolu. Et Assassin’s creed, qui, certes, démarre bien à l’international, mais se vautre sauvagement chez l’Oncle Sam, avec 28M en 8 jours. Le film a coûté plus de 125M$.
SONY et ses revenues fantômes
Ghostbusters, projet avarié dès le début du lancement de sa campagne, a été un semi-échec à 128M$ aux USA pour un budget de 144. Le budget promotionnel était énorme, ce qui explique les pertes. Les Frères Grimsby (6.8), Pride and Prejudice and Zombies (10.9) La 5e vague (34M$), Concussion (34M$), Inferno (34M$) ou le dernier Ang Lee (Billy Lynn’s Long Halftime Walk, 1.7M$), ont également fait grincer les dents des actionnaires.
Don’t Breathe (89M$), Angry Birds (107M$), Instinct de survie (55M$), Sausage Party (97M$) et les 7 Mercenraires (93M$) ont fait le job.
Pour Passengers (40M$ en huit jours, c’est encore trop tôt pour tirer une conclusion, mais ce n’est pas brillant.
UNIVERSAL-EMENT bon, ou presque
Très belle année pour le champion surprise de 2015. Avant de parler de ses échecs, on citera, impressionné, les 108M$ en 8 jours de Tous en scène, les 368M$ de Comme des Bêtes, les 162M$ de Jason Bourne, ou encore les 75M$ de La Fille du train et les 79M$ de American Nightmare 3. Toutefois, le studio qui compte aussi le succès de Ouija 2 et de Bridget Jones’s Baby (à l’international seulement, 24M$ contre 187M en dehors du pays, mais budget réduit !) a souffert de quelques flops virils : Le Chasseur et la reine des glaces a été la risée du milieu, avec 48M$ pour un budget de 115M. La présence de Kristen Stewart avait assuré plus de 155M$ au premier volet. Que dire des 47M$ de Warcraft aux USA ? Qu’ils ont été heureusement rattrapé par les 368M$ de l’exploitation mondiale, et notamment chinoise (220M$). Le flop de la comédie Kevin Hart : What Now ? (23M$) a été compensé par le succès de Mise à l’épreuve 2 (90M$). Mais les bévues de The Boss avec Melissa McCarthy (63M$), Bad Neighbours 2 (55M$) et surtout de l’improbable Popstar : never stop never stopping (9M$) sont de petites claques pour le nouveau géant d’Hollywood.
WARNER : à fond la forme !
Quand on se souvient du marasme atomique pour WB en 2015 (article à relire ici, on se dit que le studio revient de très loin ! De rares déceptions, comme Point Break, sorti le 25 décembre 2015 (28M$), le vilain chat de Keanu (20M$), ou The Nice Guys (36M$). Mais à côté combien de succès ? Citons en vrac, Conjuring 2 (102M$), Dans le noir (67M$), Suicide Squad (325M$), Sully (124M$), Les Animaux Fantastiques 1 (218M$, mais vraiment perfectible), Agents presque secrets (122M$), Avant toi (56M$), Mr. Wolf (85M$).
Pouvaient mieux faire... Cigognes & Cie (72M$), War Dogs (43M$) et curieusement un certain Batman V Superman : Dawn of Justice, dont les 330M$ ne sont curieusement pas le signe d’un triomphe absolu.
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