Le 7 juillet 2019
Une satire grossière et finalement ennuyeuse de la société américaine.
- Réalisateur : Larry Charles
- Acteurs : Sacha Baron Cohen, Ken Davitian
- Genre : Comédie
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
- Date de sortie : 15 novembre 2006
Résumé : Borat, reporter kazakh, est envoyé aux États-Unis par la télévision de son pays pour y tourner un reportage sur le mode de vie de cette nation vénérée comme un modèle. Au cours de son périple, il rencontre de vraies personnes dans des situations authentiques, avec les conséquences les plus incroyables. Son comportement à contre-courant provoque les réactions les plus diverses, et révèle les préjugés et les dessous de la société américaine. Aucun sujet n’échappera à sa soif d’apprendre, même les plus extrêmes. Un vrai choc des cultures...
Critique : Borat s’annonce comme l’enfant légitime de Groland et de Michaël Moore, emprunte au premier son goût de la provocation gratuite, et à l’autre son aspect docu-fiction, « caméra sur l’épaule ». De là cette monomanie lassante dans la surenchère, le but étant de choquer le bourgeois à n’importe quel prix. L’entreprise se réduit à cette vaine gesticulation, puisque le récit s’enlise rapidement dans un road movie interminable, qui arpente les chemins convenus d’une dénonciation anti-rednecks : l’initiation dans une communauté d’évangélistes illuminés, le rodéo chez les cow-boys fachos du middle-west, jusqu’à la rencontre avec Pamela Anderson, dont on se fout royalement, cerise confite de ce gâteau indigeste.
Malhonnête de bout en bout, le film sillonne des chemins balisés par les préjugés, sans oser la tangente ni oser déranger la forme dans laquelle il se sent si bien. Réduire le prisme américain à ses couleurs les plus primaires, c’est assurément prendre un parti qui empêchera de penser la complexité de cette société, mais arrangera ceux à qui le long métrage est destiné, puisque il ne s’agit surtout pas de bousculer les idées reçues. Et à qui enfin fera-t-on croire que la subversion consiste à filmer un soixante-neuf entre deux corps pendant d’interminables minutes, quand la provocation s’enivre de sa propre outrance ?
Il ne s’agit pas bien sûr de discuter ce que l’œuvre condamne (l’antisémitisme et toutes les formes d’intolérance), mais de déplorer une nouvelle fois la méthode, déjà en cause chez Michaël Moore, où l’excès tient lieu d’argumentaire. Contre l’obscurantisme supposément dénoncé, il faut un peu plus que du sexe, des sacs de merde ou des blagues de fin de banquet, dont l’hydre se nourrit volontiers. Surfer sur l’air du temps n’est pas faire acte politique, mais rentabiliser commercialement et cyniquement une stratégie qui a fait ses preuves.
A la sortie du film, Sacha Baron Cohen, vampirisé par sa créature, plastronna devant des journalistes goguenards qui paraient le geai des plumes du paon, convoquant Montesquieu ou le huron voltairien, de bonne compagnie, tout en reconnaissant de bon aloi l’alliance d’une tradition de critique sociale avec la modernité de l’esprit MTV (si, si, on l’a lu à l’époque). L’adoubement de ce syncrétisme douteux en disait long sur le snobisme d’une certaine presse cinéma, qui se croyait alors à la pointe de la modernité.
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celesti 21 novembre 2006
Borat - la critique du film
On rigole, humour au second degré, bon moment de divertissement !!!
Dani 21 novembre 2006
Borat - la critique du film
J’ai été voir Borat récemment, c’est très choquant, certe, mais franchement politiquement incorrect et réellement hilarant.
Cela faisait des années que je n’avais pas entendu une salle de ciné rire autant.
Voilà l’histoire en gros.
Borat, reporter kazakh, est envoyé aux Etats-Unis par la télévision de son pays pour y tourner un reportage sur le mode de vie de cette nation vénérée comme un modèle. Au cours de son périple, il rencontre de vraies personnes dans des situations authentiques, avec les conséquences les plus incroyables. Son comportement à contre-courant provoque les réactions les plus diverses, et révèle les préjugés et les dessous de la société américaine. Aucun sujet n’échappera à sa soif d’apprendre, même les plus extrêmes. Un vrai choc des cultures...
N’hésitez pas courrez le voir !!
esdez 25 novembre 2006
Borat - la critique du film
Bien obligé de réagir face à la déferlante positive concernant cet affligeant navet. En effet, sous prétexte d’attaques contre les bonnes manières et les société concernées, cet individu nous sert un salmigondis de potacheries prépubères que chaque individu se garde bien d’oublier très vite. Les amateurs de Jacasse y trouverons peut être quelques " matières" pour se réjouir, pour ceux qui conservent encore quelques neurones disponibles, passez votre chemin, même si vous marchez dessus cela ne vous portera pas bonheur. Affligeant, tout simplement
LeSariDeMadame 2 mars 2007
Borat - la critique du film
Bon déjà les vrais documentaires avec leurs effets qui enfoncent lourdement le clou c’est difficile à suivre, alors un faux ça fait peur. Sauf si, justement, il en fait rire, comme le promet la promotion.
Ben c’est raté (sauf le coup de la voiture qui démarre, tractée en réalité par un cheval mais c’est parce que je suis de la vieille école).
Alors on suit un type très moche qui joue très mal le candide pour mieux nous révèler des lieux communs et des préjugès que l’on n’arrive pas bien à cerner malgré tous ses efforts.
Sans doute parce qu’on est distrait par les réparties hilarantes comme "b**e" ou "c*l" dont il ponctue les savoureux dialogues.
Et puis aller au cinéma pour voir un produit qu’on évite quotidiennement avec difficulté tant il est ordinaire à la télé...
Quant aux critiques, nombreuses, qui louent l’inventivité, l’originalité et l’intelligence du propos, elles me donneraient presque envie de le revoir pour comprendre à coté de quoi je suis passée, mais... non.
Norman06 22 avril 2009
Borat - la critique du film
Quelques séquences drôles mais cette œuvre surexposée ne tient pas la route. Le film d’un davantage d’une parodie des Nuls que de la satire chaplinesque. Souvent lourd et mal filmé.