Chronique du racisme (extra)ordinaire
Le 11 juillet 2007
Un petit film antiraciste sympathique, mais très didactique et assez platement mis en scène.
- Réalisateur : Israel Adrian Caetano
- Acteurs : Freddy Waldo Flores, Rosa Sanchez, Oscar "Oso" Bertea
- Genre : Drame
- Nationalité : Argentin
- Date de sortie : 11 juillet 2007
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Durée : 1h15mn
Un petit film antiraciste sympathique, mais très didactique et assez platement mis en scène.
L’argument : En quittant sa Bolivie natale, Freddy a laissé ce qui comptait le plus pour lui : sa famille. Il rejoint Buenos Aires dans l’espoir de trouver un bon travail et un logement pour faire venir les siens.
Or, cette ville se révèle beaucoup moins accueillante que prévu. En effet, la capitale argentine a cessé d’être l’Eldorado où tous les rêves étaient possibles.
Notre avis : Bolivia appartient à cette lignée de petits films sympathiques mais loin d’être inoubliables. Il bénéficie a priori d’un sujet fort (le racisme) et d’une forme attrayante (estampillage "Nouvelle vague argentine"). Ses difficultés de réalisations (un tournage étalé sur trois ans faute de moyens, des acteurs proches du bénévolat) renforcent cette impression. Pour autant, Adrián Caetano ne parvient pas à dépasser le stade des bonnes intentions.
Presque uniquement située dans un café, l’action se résume quasiment aux conversations des clients réguliers du troquet et aux réactions du patron des lieux et de ses employés Rosa et Freddy le Bolivien. Personnage simple et sympathique, ce dernier a quitté son pays pour mieux subvenir aux besoins de sa famille. Mais il se heurte à une situation économique catastrophique (nous sommes à la fin des années 90) et à ses corollaires : chômage, exclusion, aigreur, alcoolisme, racisme. Implacable, mécanique bien huilée, la tension monte, jusqu’à l’explosion finale. Dommage d’ailleurs d’en arriver à cette extrémité scénaristique qui, pour tristement réaliste qu’elle soit, s’en prend moins à l’insupportable racisme ordinaire qu’à sa forme exceptionnelle, tout aussi révoltante, mais qui apparaît un peu ici comme une solution de facilité (parmi d’autres).
On mettra au crédit du cinéaste une peinture assez complète des mille difficultés rencontrées par les immigrés clandestins, victimes désignées de tous les abus. Mais à ne pas décrocher d’un didactisme très premier degré certes difficile à éviter avec ce type de sujet, le récit se place à la limite d’un déterminisme gênant. On aimerait alors compter sur la mise en scène pour apporter un peu piquant à ce plat au goût de réchauffé. Malheureusement, elle ne se révèle pas à la hauteur de notre attente. Entre impression de déjà-vu (succession de plan courts, noir et blanc crade, façon Mala noche, mais quinze ans plus tard) et effets soulignés (ralentis tout sauf indispensables, le foot comme symbole d’un nationalisme exacerbé...), Bolivia rejoint la cohorte des films aux sujets graves et importants, mais pas celle du grand cinéma.
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