Bob l’éponge : Un héros sort de l’eau - la critique du film

Seconde adaptation des aventures de Bob l’éponge sur grand écran, Bob l’éponge : Un héros sort de l’eau promettait d’utiliser la 3D, en animation et en projection, pour apporter l’éponge jaune et ses compagnons sur la terre ferme. Un film qui n’est pas dépourvu de l’humour absurde et délirant de la série mais dont les effets 3D peinent à convaincre.

L’argument : Tout baigne à Bikini Bottom pour Bob l’éponge, l’éternel optimiste et ses amis : Patrick l’étoile de mer fidèle, Carlo le calamar égoïste, Sandy l’écureuil et Monsieur Krabs, le crustacé obsédé par l’argent !
Cependant tout bascule quand la recette du pâté de crabe est volée par le diabolique pirate Steak Barbare (et les mouettes qui ne le quittent jamais…) ! Pour sauver leur monde, Bob et ses amis vont unir leurs forces (avec l’aide de Plankton, l’ennemi de toujours !) et débarquer dans le nôtre ! Transformés en super-héros, ils vont apprendre à maîtriser leurs super-pouvoirs, mais…ça va faire des vagues !

Bob l’Eponge 1

Notre avis : Deuxième film tiré du dessin animé relatant les aventures sous-marines du héros jeune et spongieux, Bob l’éponge : Un héros sort de l’eau est réalisé cette fois-ci par Paul Tibbitt, scénariste de la série comme de sa première adaptation au cinéma. On aurait pu craindre pour cette nouvelle adaptation que la 3D ne dénature le monde animé en 2D de Bob l’éponge créé par Stephen Hillenburg. Le procédé 3D s’avère être un gadget visuel qui ne porte cependant pas excessivement préjudice à l’image, aux couleurs vives et pétillantes. A une première partie un peu poussive - où l’on a le sentiment que les scénaristes Jonathan Aibel et Glenn Berger ont eu des difficultés à s’adapter à l’univers sous-marin du dessin animé - succède une seconde partie plus dynamique et bien plus agréable qui voit contre toute attente le personnage de Plankton évoluer. Le tandem inédit que ce dernier forme avec Bob fonctionne très bien, dans une alliance assez intrigante de la naïveté candide de l’un avec l’ambition cynique de l’autre. Le personnage de Bob l’éponge reste quant à lui une valeur comique sûre face à ses acolytes sous-marins – Patrick, Carlo, Sandy et Monsieurs Krabs - dont le potentiel reste quelque peu sous-exploité. © Paramount Pictures France
De l’absurdité de certaines scènes et de certaines répliques, marque de fabrique de l’univers loufoque de Bob l’éponge, découle un comique à différents niveaux de lecture qui fera sourire jusqu’aux plus récalcitrants et petits et grands devraient chacun y trouver leur compte. Les références à la culture populaire et cinématographique, réinterprétées dans l’esprit du dessin animé, se succèdent également pour participer au comique du scénario. Le personnage improbable du dauphin est d’ailleurs particulièrement comique, notamment grâce au caractère légèrement et volontairement désuet des procédés d’animation mis en œuvre pour sa création. Autre ajout plutôt sympathique, les mouettes accompagnant le pirate Steak Barbare sont doublées pour l’occasion en français par Cyprien, Squeezie et Natoo, trois youtubeurs à succès qui font ici leurs premiers pas dans le monde du doublage de film d’animation. On regrette en revanche le personnage de pirate incarné par Antonio Banderas, qui arbore fièrement une foisonnante barbe rousse. Alors que la référence à Jack Sparrow est évidente jusque dans l’interprétation livrée par l’acteur, le pirate manque désespérément de relief et ses répliques peinent à provoquer le rire. © Paramount Pictures France
Si la bande-annonce pourrait faire croire à l’apparition des héros sous-marins sur la terre ferme assez tôt dans le film, il n’en est rien dans la mesure où Bob l’éponge et sa bande ne mettent pied à terre qu’aux deux-tiers du film. La troisième et dernière partie sur la terre ferme, qui devrait être le point d’orgue du film, est malgré tout de loin la partie la plus décevante. En plus de la 3D qui n’ajoute toujours pas grand-chose au long-métrage, la réalisation des scènes en prise de vue réelle peine à convaincre. On reconnait l’effort fait par la réalisation de vouloir mêler incrustations 3D et prises de vue réelles pour faire écho à certains épisodes de la série. Il s’avère cependant que ces prises de vue manquent terriblement de qualité et surtout de modernité – on se croirait de retour dans un téléfilm américain des années 90… La conception des personnages 3D ne fait quant à elle pas de vagues en dépit du travail nécessaire à leur réalisation. L’on voit ici des personnages trop lisses, qui manquent de textures pour faire le lien avec le monde réel dans lequel ils évoluent. En outre, l’astuce scénaristique de nous faire redécouvrir notre monde à travers les yeux de visiteurs étrangers semble passablement usée après l’adaptation à l’écran des Schtroumpfs et autres. Remarquons cependant la transformation relativement amusante des personnages en super-héros. Contre toute attente, le gag s’épuise assez vite une fois passée la surprise de redécouvrir les personnages sous un nouvel aspect.
Bob l’éponge : Un héros sort de l’eau est donc un film d’animation qui peine à emporter le spectateur malgré quelques éléments comiques plutôt dignes d’intérêt. A trop vouloir utiliser la 3D en projection et en incrustation, la production a malheureusement négligé de peaufiner le scénario et les personnages. Heureusement que l’excursion à l’air libre de Bob l’éponge et de ses compagnons n’aura pas duré trop longtemps.

© Paramount Pictures France