Le 18 novembre 2021
L’exposition Baudelaire, la modernité mélancolique, proposée par la BnF, du 3 novembre 2021 au 13 février 2022, invite au sein d’un cadre intimiste à pénétrer dans les fêlures de l’âme de Charles Baudelaire (1821-1867). Cet événement ponctue admirablement le bicentenaire de la naissance de l’auteur.
- Auteur : Baudelaire
- Salle d'exposition / Musée : Bibliothèque nationale de France - François-Mitterrand
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News : L’exposition Baudelaire, la modernité mélancolique est conçue de manière à mettre en avant, via une déambulation orchestrée en trois grandes parties, et non de manière chronologique, le rapport de Baudelaire au monde qui lui était imposé. Il entretenait avec ce dernier des liens pour le moins singuliers. Il convient de spécifier le caractère foisonnant et hétéroclite de ce qui nous est proposé par la BnF pour mieux saisir le génie de Charles Baudelaire : près de deux cents pièces, des éditions imprimées aux caricatures, des manuscrits à la peinture, sans oublier la photographie, s’offrent ainsi aux yeux ébahis des visiteurs devant tant de trésors issus de la BnF ou encore provenant de collections publiques ou privées.
La "Mélancolie du non-lieu" (première partie de l’exposition) atteste de l’impossibilité de Baudelaire à se fixer, alors que tant d’autres plus falots que lui parviennent à s’arrimer à des ancrages s’inscrivant dans la normalité (un domicile dans la pérennité, des liens soigneusement entretenus avec le cercle familial, l’engagement dans son siècle, etc.). Baudelaire est habité par un sentiment diffus d’errance, traduit à travers nombre de ses poèmes. C’est, en effet, sa poésie, parcourue par le spleen, qui est la plus mise en avant dans l’exposition Baudelaire, la modernité mélancolique, notammment avec le manuscrit autographe de Mon cœur mis à nu et les épreuves corrigées de l’édition originale des Fleurs du Mal, tous deux sensationnels.
© BnF
"L’image fantôme" (deuxième partie de l’exposition) va encore plus loin avec l’affirmation de l’impossibilité d’être au monde. Nous le voyons très bien dans divers sonnets des Fleurs du Mal tels que A une passante ("Fugitive beauté dont le regard m’a fait soudainement renaître, ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?") ou L’Invitation au Voyage, texte placé sous le signe, alors en vogue, de l’exotisme ("Aimer à loisir, aimer et mourir au pays qui te ressemble !"). La mort parcourant de manière plus ou moins maquillée, parfois même sans fard, l’imaginaire baudelairien, clôt cette partie de l’exposition Baudelaire, la modernité mélancolique.
"La déchirure du moi" est la troisième et dernière partie de l’exposition marquante de la BnF. C’est de la présence à soi-même dont il est question. Baudelaire a certes donné ses lettres de noblesse à la mélancolie, mais il se revendique de plusieurs plumes l’ayant précédé : François-René de Chateaubriand, Edgar Allan Poe, Théophile Gautier. Il inclut aussi le peintre Eugène Delacroix dans ce qu’il appelle "la grande école de la mélancolie". Le visteur découvre enfin les deux versants de cette "bile noire" : le dandysme (Baudelaire adorait prendre la pose et tous ses portraits photographiques sont exceptionnellement réunis), ainsi que l’ironie.
Baudelaire, la modernité mélancolique
Du 3 novembre 2021 au 13 février 2022
Bibliothèque nationale de France
François-Mitterrand /Galerie 1
Quai François Mauriac,
75706 Paris Cedex 13
Galerie photos
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