Le 1er mars 2017
Une réalisation soignée, en quête d’authenticité, qui porte un regard neuf sur le Moyen-Age, sans convaincre tout à fait.
- Réalisateur : Walerian Borowczyk
- Acteurs : Michel Simon, Georges Wilson, Ligia Branice
- Genre : Drame, Historique
- Nationalité : Français
- Durée : 1h32mn
- Reprise: 8 mars 2017
- Date de sortie : 26 janvier 1972
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– En coffret collector Blu-ray/DVD le 22 février 2017 dans le cadre de la rétrospective Walerian Borowczyk au Centre Pompidou du 24 février au 19 mars 2017
Résumé : Blanche est une jeune femme belle et pure, mariée au Maître du château, dans une terre isolée. Tous les hommes qui rendent visite au Maître tombent amoureux d’elle. Le Roi et son serviteur Bartolomeo n’y échappent pas.
Notre avis : Blanche, troisième long-métrage de Borowczyk, appartient à un mouvement général d’ « authenticité » : la redécouverte d’un Moyen-Age plus conforme à la réalité par une nouvelle génération d’ historiens (on n’est pas très loin des premiers travaux de George Duby et de Jacques Le Goff) insuffle au film un caractère anti-hollywoodien qui se manifeste autant par les décors (les pierres noires du château, les intérieurs sobres) que par la musique du treizième siècle. Mais c’est surtout par le goût du détail et des accessoires que cette volonté s’exprime : on sent par exemple une certaine jubilation à montrer l’écriture d’une lettre dans tous ses détails.
- (C) Friends of Walerian Borowczyk
Borowczyk s’attache encore aux mentalités, faisant de son histoire une sorte de condensé des grands thèmes médiévaux supposés (honneur, foi, trahison) : il s’amuse avec des clichés, sans s’empêcher de distiller savamment un discret anticléricalisme et si les dialogues littéraires, malgré leur qualité, ne sonnent pas toujours juste, l’esthétique, fondée sur de grands aplats qui bouchent l’horizon et l’absence de couleurs vive, va de pair avec le refus de l’épique, du grandiose. Borowczyk s’emploie donc à démythifier le Moyen-Age, limitant les combats à quelques coups d’épée et réduisant son héroïne à une geignarde maladive.
- (C) Friends of Walerian Borowczyk
Il est possible que, perdant de la grandeur (on est très loin d’Ivanohé !), le film n’échappe pas à un certain ennui, distingué certes, prestigieux par sa distribution, mais ennui tout de même ; la distance que le réalisateur impose affadit les péripéties, d’autant que la multiplication des détails ralentit encore le rythme. Au bout du compte, si l’on reste fasciné par le travail de Borowczyk, Blanche manque de chair et d’incarnation (un comble quand on connaît la suite de sa carrière) ; rien de spectaculaire donc, mais une vision terre à terre d’un monde violent et singulièrement cruel (la fin est à cet égard magnifique et rejoint les plus belles tragédies), ce qui est déjà beaucoup.
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