Nos amies les bêtes
Le 10 février 2013
Original mais longuet, ce Bestiaire porte sur nos amies les bêtes un regard généreux.
- Réalisateur : Denis Côté
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Québécois
- Durée : 1h12mn
- Date de sortie : 27 février 2013
- Plus d'informations : Le Facebook du Festival
– Festival Cinéma du Réel 2012
Original mais longuet, ce Bestiaire porte sur nos amies les bêtes un regard généreux
L’argument : Un lama, un gardien de zoo, un bison, un taxidermiste... Les rendez-vous manqués entre humains et bêtes composent un album qui s’offre aussi en traité du point de vue.
Notre avis : Si Bestiaire renouvelle à sa manière le genre du documentaire animalier, c’est parce qu’il en détourne talentueusement l’esprit : dans ce film culotté, le zoo n’est qu’un prétexte parmi tant d’autres pour filmer le jeu de postures auquel se livrent de façon surprenante nos amies les bêtes. En effet, depuis les apparitions furtives des autruches devant la caméra fixe du cinéaste jusqu’aux regards de bisons surpris dans leur intimité, les animaux peuplant ce Bestiaire prennent un plaisir manifeste à se jouer du dispositif mis en place par le documentariste. Le spectateur, interloqué par tant de mimiques, s’étonne de la facilité avec laquelle les animaux se mettent en scène.
Pas didactique pour un sou, l’oeuvre de Denis Côté se veut plutôt contemplative et cumule ainsi les scénettes avec une joie évidente de filmer le monde animal, ce qui ne l’empêche pas, ça et là, de nous donner à méditer le sort de ces bêtes captives (cf la panique des zèbres). Le cinéaste capte avec beaucoup de rythme la disposition de ces animaux au raffinement esthète, ce qui a le mérite de les faire apparaître comme un objet filmique d’une étonnante singularité.
Le refus d’un esprit militant est salutaire au long-métrage, qui ne cherche pas à transmettre l’éternel message de compassion à son ami le spectateur. Néanmoins, Bestiaire pèche à l’endroit-même où il séduit, dans la mesure où la succession d’instantanés "objectifs" qu’il donne à voir n’est pas sans longueur. Même si Denis Côté a fait un effort manifeste pour structurer son récit - avec un magnifique passage chez le taxidermiste - celui-ci est redondant, et l’on peut se demander si le format n’est pas trop ambitieux au regard du propos.
Reste donc une proposition filmique intéressante, qui ne s’adresse pas spécifiquement aux amis des animaux, mais qui peut exiger une certaine persévérance de la part de son public.
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Frédéric Mignard 10 février 2013
Bestiaire - la critique
Le Béla Tarr du documentaire : visuellement splendide, une succession de plans découpés sur un zoo au fil des saisons. L’objet filmique a largement sa place, au vu de ses efforts photographiques, dans un musée d’art contemporain. Aussi beau soit-il, l’expérience, sans musique et sans dialogue, morne comme les saisons d’hiver qui représentent le gros du métrage, n’échappe pas à une certaine lenteur ouatée. A découvrir.