Le 12 juin 2020
Raoul Walsh signe un western mineur, qui n’est pourtant pas désagréable. Globalement, les personnages manquent de densité psychologique et Rock Hudson confirme qu’il était vraiment un piètre acteur.
- Réalisateur : Raoul Walsh
- Acteurs : Lee Marvin, Rock Hudson, Neville Brand, Donna Reed, Philip Carey
- Genre : Western
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h23mn
- Date télé : 22 novembre 2022 21:20
- Chaîne : Arte
- Titre original : Gun Fury
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Résumé : Ben Warren, ancien militaire part chercher sa fiancée Jennifer pour la conduire en Californie où ils désirent s’établir. Leur diligence est attaquée par deux hommes masqués qui assomment Warren, s’emparent de deux sacs d’or et enlèvent Jennifer.
Critique : Dans une filmographie aussi abondante qu’hétéroclite, Bataille sans merci fait partie des westerns mineurs de Raoul Walsh, qui n’a pas la consistance de La Charge fantastique ou La Piste des géants. Ce divertissement en Technicolor demeure tout de même un long métrage agréable qui, dès le premier dialogue entre Jennifer et (le faux) Hamilton, dans la diligence, parvient à susciter l’attention. Mais certaines scènes à la consistance nettement sentimentale ont le défaut de rendre le long métrage parfois irritant, avec des dialogues stéréotypés : on pense aux retrouvailles entre Ben et sa fiancée, figées comme une image d’Epinal, avec une servante attendrie, ainsi que le dialogue des deux mêmes personnages qui poétisent leurs rêves communs, avant de repartir sur la route, ou encore la crise de la jalousie d’une amante mexicaine. Rapidement, le spectateur devine sur quelle opposition masculine se nouera le drame. Au cours d’un dîner, les propos antithétiques de Ben Warren et Franck Slayton, lorsqu’il s’agit de la violence, permettent d’augurer un affrontement dont l’enjeu est aussi une femme.
La suite du film, après le guet-apens du méchant Slayton, démontre tout le savoir-faire de Walsh, à travers une course-poursuite : le rythme ne faiblit jamais, la caméra sait magnifier les paysages grandioses que Ben traverse, à la recherche de sa bien-aimée, récupérant au passage un ancien complice du "méchant" ficelé à un poteau. Le problème, c’est que Rock Hudson a le charisme d’une pierre en plein désert, tandis que Donna Reed, qui tourna la même année Tant qu’il y aura des hommes, est contrainte à un rôle sans aucune consistance psychologique. Privilégiant quelques morceaux de bravoure, Walsh a sacrifié la densité de ses protagonistes, réduits à quelques esquisses hautement prévisibles.
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