Bashing

Malgré un sujet intéressant, un film froid et décevant.

L’argument : Japonaise enlevée au Moyen-Orient, Yuko est de retour dans son pays natal après des mois de captivité. Mais les Japonais rejettent l’ancienne otage, la couvrant d’injures et de menaces.

Notre avis : Le sujet choisit par Masahiro Kobayashi est intéressant dans ce qu’il révèle de la société japonaise. En effet, le harcèlement (c’est la signification de bashing) subit par cette jeune bénévole prise en otage en Irak et qui, de retour dans son pays, se heurte à l’incompréhension que suscite son engagement entraîne étonnement et incompréhension en retour. L’héroïne se retrouve en butte à l’individualisme et la recherche de productivité qui semble habiter ici suffisamment de personnes pour qu’elle soit régulièrement et violemment attaquée. Ces réactions ne laissent d’étonner des spectateurs occidentaux habitués à des réactions bien différentes, ni d’interroger sur une société capable de tels faits.
Malheureusement, les choix du réalisateur empêchent d’aller plus loin que ces sentiments de surprise et de révolte. Rapidement, la sécheresse de sa mise en scène nous laisse au bord de cette histoire qui s’avère ennuyeuse, faute de réellement évoluer. Et c’est la gêne qui gagne quand Kobayashi se refuse avec ostentation de filmer le corps d’un suicidé. Lourd, pénible et assez vain.