Baghdad on/off

Retour d’exil Un road-movie absurde et poétique.

L’argument : Un cinéaste irakien en exil décide de retourner clandestinement à Bagdad pour voir une dernière fois sa mère mourante...

Notre avis : Lorsqu’un exilé rentre chez lui, il faut s’attendre à rencontrer dans son aventure des contradictions et des émotions fortes, surtout lorsque cette terre s’appelle l’Irak et que les personnages que Saad Salman y croise sont déchirés par la misère et la souffrance. Le documentaire pose le problème de l’Irak par les visages, les larmes et les pleurs, loin des clichés et des journaux télévisés, taillé dans la réalité d’un Kurdistan que seules les apparences laissent libre. L’ombre de Saddam Hussein plane sur le pays, torture invisible qui laisse ses marques dans chaque paires d’yeux.
Derrière un guide à l’humour acéré et à la voix rauque, le cinéaste nous traîne sur les routes, dans les montagnes et les camps de réfugiés, toujours humble, laissant à l’œil de la caméra la réalité des gens et de leur histoire, sans juger, pour tenter d’avancer une explication à tout ce qui se passe aujourd’hui.

Coup d’œil : Tourné en vidéo numérique et dans la clandestinité Baghdad on/off a été récemment présenté au 5e Festival Amnesty Intrnational des Pays-Bas, aux Journées du film indépendant d’Augsburg (Allemagne) ainsi qu’au Forum des images des Rencontres internationales du cinéma à Paris. Ce road-movie dramatique, absurde et poétique à travers le Kurdistan irakien a permis à Saad Salman de montrer, entre réalité et fiction, l’extraordinaire vitalité et la souffrance du peuple irakien. Comme il le souligne lui-même : "L’Irakien d’aujourd’hui est paranoïaque, schizophrène, névrosé. Ce que je traduis par ce personnage du guide dont on entend la voix mais qu’on ne verra jamais. Un guide qui m’amène partout sauf où je veux..."