Molussie pas mon amour
Le 28 mars 2012
Un documentaire expérimental qui brille par son abstraction. Au risque d’en être un peu creux...
- Réalisateur : Nicolas Rey
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français, Allemand
- Durée : 1h21mn
- Plus d'informations : Le blog du festival
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Festival Cinéma du Réel 2012
Un documentaire expérimental qui brille par son abstraction. Au risque d’en être un peu creux...
L’argument : Entre 1932 et 1936, Günther Stern dit Anders ("Autrement") écrit un roman antifasciste, resté inédit en français. Nicolas Rey se propose de faire un film à partir de Die Molussische Katakombe, qu’il n’a pu lire faute de comprendre l’allemand. Aiguillé par des amis germanophones qui lui traduisent des fragments, il en prélève des passages. Le documentaire est composé de neuf chapitres, projetés dans un ordre aléatoire.
Notre avis : En se donnant pour objet filmique une Molussie imaginaire, Nicolas Rey s’est indéniablement lancé un défi périlleux. Rien d’étonnant, donc, à ce que le résultat d’un tel pari soit une oeuvre radicalement expérimentale et déroutante. Projetées dans un ordre aléatoire, les neufs séquences qui la composent accompagnent la lecture d’un récit fragmentaire (ou l’inverse). Les images sont contemplatives et le lieu filmé, très abstrait, l’ensemble ménageant par ailleurs des silences qui s’étendent parfois sur plusieurs minutes. Résultat : OFNI
Mais si le documentaire pourra séduire les amateurs d’expériences formelles déconcertantes, il décevra en revanche les spectateurs en quête de sens : ce mot, en effet, lui semble étranger, à la fois au propre (puisque les scènes circulent au hasard) et au figuré, puisque le spectateur doit fournir un effort constant pour tenter de comprendre la démarche du documentariste.
Bien entendu, il ne s’agit pas ici de déplorer l’absence d’une quelconque portée morale ou même, d’un schéma narratif. Mais reconnaissons tout de même que ce formalisme, uniquement préoccupé du signifiant des images au détriment de tout signifié, a de quoi ennuyer quand il n’agace pas franchement. Sur un thème apparemment politique, on eût pu attendre un engagement plus manifeste. Le refus de toute temporalité, de toute localisation, bref de tout réalisme fait au contraire de cette Molussie un film abstrait au point d’être sans cohérence.
Sauf à posséder un cortex supérieurement doté d’une capacité à s’abstraire de tout contexte historico-socio-culturel, on ne comprendra donc pas grand-chose à cette oeuvre radicalement esthète : ni le propos de son réalisateur, ni la raison de ses choix formels. L’ensemble eût davantage trouvé sa place dans une installation d’art contemporain. Reste alors la relative poésie des images...
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