Assaut sur le central 13 - Jean-François Richet - critique

Critique : Sur le papier, l’idée d’un remake d’Assaut, chef-d’œuvre de John Carpenter dans lequel l’ombre de Rio Bravo croisait celle, plus gore, de La nuit des morts vivants, est très appétissante, d’autant qu’à la réalisation, il y a Jean-François Richet, un cinéaste français venu tenter sa chance à Hollywood, comme tant d’autres Pitof (Catwoman, au secours) ou Kassovitz (Gothika, re-au secours). Possibilité donc de sauver l’honneur... Hélas, Assaut version 2005 est une relecture fadasse et mollassonne qui ne vaut pas mieux que n’importe quel "direct-to-dvd".
Si, certes, Richet respecte l’œuvre originale dans sa construction narrative (à l’exception de quelques digressions superfétatoires et d’une fin inutilement surchargée voire grotesque), il n’en zappe pas moins les connotations fantastiques et autres scènes cruciales (le passage avec le marchand de glaces) pour se focaliser sur l’action et la pyrotechnie. Le résultat est d’une impersonnalité à tous les étages et déçoit furieusement tant le cinéaste ordinairement franc-tireur nous avait habitués à mieux et plus corrosif (Ma 6-T va cracker).
Richet laisse les acteurs se dépêtrer comme ils peuvent avec des situations écrites et dialoguées avec la grâce d’un hippopotame. Malgré le casting (Ethan Hawke, impeccable) et un prologue incroyablement survolté et violent, ce remake inutile retombe aussitôt dans les conventions du téléfilm du samedi soir. C’est efficace au demeurant mais immensément décevant compte tenu des attentes.

Le DVD


Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Un making of d’une demi-heure revient sur la fabrication de remake libre du film de John Carpenter. Tout est passé au crible avec beaucoup de sincérité, de la genèse au scénario en passant par les choix artistiques. Sur le deuxième disque, on retrouve des petits modules, en moyenne de cinq minutes, qui expliquent les décors, les armes à feu et autres éléments techniques. Les scènes coupées, cinq au total, ne présentent pas de réel intérêt. Le commentaire audio enfin, assuré par Jean-François Richet, termine d’expliquer les coulisses de cette production. Toujours aussi volubile, le réalisateur se laisse aller à quelques anecdotes sur son premier essai outre-Atlantique (une suite prévue ?).

Image & son : Comme à son habitude, l’éditeur Metropolitan soigne ses collector avec une belle définition et des pistes audio à la hauteur de l’exigence formelle requise par le film. Bénéficiant d’une excellente compression, le DVD d’Assaut sur le central 13 restitue parfaitement la claustrophobie ambiante grâce des couleurs finement contrastées. La dynamique de l’ensemble autorise un spectacle amplement appréciable. Au niveau du son, la qualité est aussi au rendez-vous (piste DTS dévastatrice) avec un mixage qui fait largement honneur aux gunfights (malgré l’utilisation d’armes affublées de silencieux dans le film).