Tu seras Alexandre, mon fils !
Le 2 janvier 2020
Stone est un génie et les génies n’ont pas droit à la médiocrité.
- Réalisateur : Oliver Stone
- Acteurs : Jared Leto, Anthony Hopkins, Angelina Jolie , Rosario Dawson, Jonathan Rhys-Meyers, Val Kilmer, Christopher Plummer, Colin Farrell
- Genre : Biopic, Historique
- Nationalité : Américain, Britannique
- Distributeur : Pathé Distribution
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
- Durée : 2h50mn
- Date télé : 13 novembre 2024 21:10
- Chaîne : 6ter
- Titre original : Alexander
- Date de sortie : 5 janvier 2005
Résumé : Une évocation de la vie du célèbre général macédonien qui, à 32 ans, établit le plus grand empire qui ait jamais existé.
Critique : C’est triste à dire surtout quand on affectionne le réalisateur mais c’est incontestable : Alexandre, la nouvelle machine de guerre d’Oliver Stone, est une catastrophe. En tous points. Une catastrophe qui a la malchance de n’avoir aucune limite. De l’audace dans le jusqu’au-boutisme, oui, mais paradoxalement un trouble absent, une complexité supprimée et de fait un vide absolu.
En voulant s’affranchir de toute la dimension historique et des anecdotes qu’elle a générées (le nœud gordien, Diogène), Oliver Stone se focalise sur l’ambiguïté sexuelle et morale du héros de Macédoine et inconsciemment se fourvoie dans un portrait unilatéral d’Alexandre le Grand, incarné ici par un Colin Farrell impeccable en héros survolté, fiévreux et tragiquement stonien. Ce qui aurait dû passer pour un parti pris audacieux qui dépoussière les figures imposées de la molle bio ne devient qu’une fresque historique creuse et dépourvue d’âme qui dans sa volonté d’en foutre plein la gueule se contente de peu. Toutes les audaces promises par un sujet sulfureux sont détruites par la propension incompréhensible du cinéaste à policer chaque soubresaut narratif. Et, à notre plus grand regret, il échoue sur tous les tableaux, croule sous ses ambitions et gomme l’aspect subversif. Une sorte de pétard mouillé.
D’ordinaire, on sort dérangé, fasciné, terrassé d’un film d’Oliver Stone. Ici, rien. Deux puissantes scènes de bataille (dont une avec des éléphants) perdues dans trois heures de boursouflure inacceptable qui s’abîment dans de tannantes répétitions et des choix formels très discutables. La distribution d’acteurs est si impressionnante qu’elle devrait assurer au film un succès certain au box-office et la possibilité pour Stone de faire un nouveau long métrage. Mais s’il nous pond encore un avatar de la sorte, le réalisateur risque de perdre tous ses fans. Dans le doute, on se contentera de lui pardonner ce premier faux-pas en plus de trente ans de carrière. Ce n’est rien mais c’est tout.
Les suppléments :
Les possesseurs de l’édition collector pourront découvrir un étonnant making of intitulé Vaincre le temps. Etonnant parce que le réalisateur n’est nul autre que Sean Stone, fils de... ; aussi parce que ce documentaire est plus une thérapie sur leurs rapports filiaux qu’une simple incursion dans les coulisses d’une production hollywoodienne. Pendant près d’une heure et vingt minutes, Sean balade (plus ou moins maladroitement) sa caméra pour comprendre la passion de ce père trop souvent absent autrefois du foyer pour cause de tournages. Tour à tour, Oliver Stone enfile les casquettes de général de troupes, scénariste angoissé, réalisateur inspiré, artiste maudit et enfin père repenti. Les deux Stone ont des choses à se dire en dépit de la présence de la caméra : l’impudeur est souvent au rendez-vous. Pourtant, on ne peut s’empêcher de saluer l’honnêteté et la sincérité de l’entreprise. On se dit au bout du compte que ce Vaincre le temps est bien plus intéressant qu’Alexandre. Et au fait, que sont devenues les deux heures de rushes sacrifiées au montage ?
Autre choix pour parfaire sa culture générale, un documentaire historique du National Geographic sur l’empereur macédonien. Pédagogique certes mais un peu rébarbatif surtout après s’être plongé dans la boucherie mise en scène par Oliver Stone.
Enfin, ce dernier revient sur son travail une ultime fois avec le commentaire audio. Sans détour, avec sa précision habituelle, il explique ses intentions, sa réflexion sur le sujet, ses choix artistiques concernant ce qui aurait du être le film de sa vie, le chef-d’œuvre de sa filmographie. Instructif.
Image & son :
Ces deux secteurs du DVD sont à frémir de satisfaction. Rien de tel que cette édition (malgré la pauvreté du film) pour tester votre home cinéma et vous fâcher définitivement avec vos voisins. L’image est d’une finesse admirable, si bien que l’on peut compter les grains de sable de la première grande bataille. Le son bénéficie d’un excellent mixage, équilibre appréciable justement dans les grandes scènes de baston, durant lesquelles les cris, les ordres, les bruitages et la musique de Vangelis composent une jolie symphonie.
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23 janvier 2005
Alexandre - Oliver Stone - critique
l’on se demande si oliver stone n’a pas voulu dans ce film faire l’apologie d’une certaine homosexualité de l’epoque
film navrant c’est sur, dommage car le sujet est grandiose , deux batailles bourrées d’effets spéciaux est a grand renfort d’émoglobine ne suffisent pas pour faire de ce film ce qui l’aurait du étre soit la narration tant soit peu fidele de cette grande fresque historique
Un acteur principal tout droit sorti de Miami Beach, a la larme tres facile ne convainc pas du role qu’il represente
allez le voir si vraiment vous n’avez rien d’autre à faire
24 janvier 2005
Alexandre - Oliver Stone - critique
1er film que j’ai visionné en 2004 et premier chef d’oeuvre absolu !
l’un des meilleurs Stone !
Romain Le vern, vous aviez bu quoi avant la séance ???!!!
25 janvier 2005
Alexandre - Oliver Stone - critique
Je suis un peu déçu de voir comme on peut rabaisser le film d’Oliver Stone. A croire certaines critiques, tout le film est à jeter aux ordures. Personnellement, je pense qu’une critique qui ne trouve pas de point positif à ce film fait honte à son rédacteur.
C’est vrai qu’"Alexandre" n’est pas le film du siècle. Je ne me risquerais pas à conseiller à des amis d’aller le voir au cinéma. Cependant, j’ai retiré beaucoup de ce film.
Les points que je trouve négatifs :
– Oliver Stone a un peu trop joué la carte de l’homosexualité. Les guerriers grecs étaient peu être presque tous bi mais de là à se mettre du maquillage et du mascarat comme le meilleur ami d’Alexandre, je pense que c’est pousser le bouchon un peu loin.
– Personnellement, je n’aime pas les scènes de bataille ou la caméra tremble. On ne voit rien ou trop de choses en même temps. Les sois-disant deux scènes magistrales du film ne m’ont donc pas convaincues.
– Je n’ai pas été d’accord sur le choix d’Oliver Stone de ne montrer d’Alexandre le grand que sa campagne asiatique. On a zappé une partie trop importante de sa vie : la période où il est devenu général, la période où il a du s’imposer comme roi.
Les points que je trouve positifs :
– Les décors, les costumes, l’ambiance et surtout Babylone et sa tour sont un ravissement pour les yeux.
– Le caractère des grecs est bien respecté.
– Le film respecte l’Histoire.
– Oliver Stone s’interroge sur la vie et les tourmants que des personnages importants peuvent connaître.
– Lors des combats, regarder l’organisation des grecs et celle de leurs ennemis. Vous remarquerez que les macédonniens restent toujours en formation serrée alors que leurs ennemis courent dans tous les sens, comme des barbares. (C’est comme celà qu’on les appèle dans le film). Oliver Stone a donc bien rendu la supériorité des armées greques.
D’un bout à l’autre du film, je me suis demandé comment je filmerais la vie d’Alexandre le Grand. Il se trouve qu’un des meilleurs écrivains de littérature fantastique l’a déjà fait. Le livre s’appelle "Le lion de Macédoine", de David Gemmel, il est composé de quatre tomes et raconte via son héros Parménion, général et grand stratège, l’histoire de Philippe 2 de Macédoine et de son fils Alexandre. Ce livre, tout en respectant les évennements historiques à la citation près (j’ai vérifié !) propose une explication surnaturelle au destin d’Alexandre le Grand. Je vous conseille de le lire, en attendant, espérons-le, qu’un cinéaste le porte à l’écran.
chieffred 5 septembre 2005
Alexandre - Oliver Stone - critique
J’ai du mal à comprendre la crtique de Romain. En le lisant j’ai l’impression que je ne suis pas allé voir le même film. En effet si le film est loin d’être parfait (comme souvent chez O. Stone qui n’a jamais réussi depuis aucun film du niveau de Platon), il n’est pas non plus complètement mauvais. En effet Stone a eu une bonne idée, il a pris pour jouer le rôle titre un des tout meilleurs acteurs actuels. S’il a peut-être la larme un poil trop facile, son interprétation est de très haut niveau, Angelina Jolie en mère possessive, ambitieuse et manipulatrice fait bien son boulot. On peut se plaindre des incohérences historiques, mais ce film n’avait pas pour but, contrairement à ce que certains semblent croire, d’une part d’être exact historiquement (et vu le niveau culturel des production holliwoodiennes de ces dernières années, même avec les libertées prises par Stone on a affaire a un film plutôt culturel), d’autre part, le film ne parle pas uniquement de l’homosexualité mais surtout d’une vision de la société d’un homme qui a été l’homme le plus puissant au monde et qui n’a en réalité jamais profité de son statut. Il s’agit d’un homme avec ses faiblesses (comme a voulu le montrer O. Stone), ses qualités dont cette vision du monde et de l’être humain. En fait Stone nous montre que cet homme aurait lui aussi pu dire "I had a dream..."
alinea 7 avril 2007
Alexandre - Oliver Stone - critique
Reconstitution impressionnante et combats criant de vérité. Mais musique trop forte et voix off gonflante. La mise en scène et les acteurs sont parfaits. On découvre Alexandre très ambigü bien qu’un peu "empêtré" dans une psychologie compliquée. Stone a modernisé ce héros mais j’ai trouvé le film extrêmement brutal et assourdissant (d’un autre côté, il sagit là d’un film de guerre et pas d’une balade dans le parc !) Un péplum assez intello qui m’a "pris la tête" en fait par son côté trop décousu. Un budget faramineux pour des dialogues pompeux. Je n’ai pas accroché.
Mykelti BuBba 1er juillet 2009
Alexandre - Oliver Stone - critique
"Alexandre" dure près de trois heures, et cela s’en ressent. De manière générale, le tout est très répétitif. Certaines scènes à rallonge sont assez pénibles. La scène de nue, par exemple, paraît bien énigmatique. À l’exception d’Angelina Jolie - à la rigueur - les personnages sont peu charismatiques, Colin Farrell en tête. Les dialogues restent assez pauvres, les mêmes mots reviennent constamment aux lèvres. À côté de cela, on a droit à de nombreuses belles images - de batailles notamment - et quelques bonnes idées de mise en scène. Un film qui frôle le naufrage.