Le 4 juillet 2016

- Réalisateur : Abbas Kiarostami
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Le plus grand cinéaste iranien nous a quittés. Il laisse une œuvre épurée et humaniste, l’une des plus belles du cinéma contemporain.
Abbas Kiarostami avait connu la consécration en obtenant la Palme d’or du Festival de Cannes en 1997 pour Le Goût de la cerise, road movie qui représente la quintessence de son art. Le jury présidé par Isabelle Adjani lui avait fait partager cette distinction suprême avec Shohei Imamura. Diplômé de la Faculté des beaux-arts de Téhéran, Abbas Kiarostami réalisa au début de sa carrière de poignants films sur l’enfance, tels Le Passager (1974) et Où est la maison de mon ami ? (1987), distribués à l’étranger à partir des années 1990. Son cinéma, néoréaliste et humaniste, combinait documentaire et narration fictive, improvisation et scénario élaboré. Il parvint à des sommets avec Et la vie continue (1992), œuvre sur la difficulté d’enregistrer le réel, et Au travers des oliviers (1994), réflexion sur l’articulation entre mise en scène et réalité. Kiarostami fut aussi un peintre délicat de la condition féminine, comme en témoigne Ten (2002). Il s’essaya par la suite à un cinéma international, et réalisa Copie conforme (2010, avec Juliette Binoche) et Like Someone in Love (2012), qui mériterait d’être redécouvert. Poète de l’écran et artiste majeur, Kiarostami a été le chef de file d’un courant qui inspirera, par la suite, des artistes de la trempe de Jafar Panahi (dont il écrivit le scénario de Sang et or) ou Asghar Farhadi. Abbas Kiarostami était âgé de 76 ans.
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