A perfect day, Un jour comme un autre - le test blu-ray

Copyright : UGC Distribution

Le Film : L’air de rien, ce film présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en mai 2015 dans une sorte d’indifférence polie est un véritable coup de tonnerre. A l’instar du No Man’s Land de Danis Tanovic, de Aranoa recourt abondamment au décalage, appréhendant une réalité humaine des plus atroces et sordides sous l’angle de ce qu’il convient de nommer, faute de mieux, l’humour du désespoir. En cela, le personnage incarné par Tim Robbins (immense comédien que l’on retrouve avec un plaisir non-consommé) constitue une sorte d’alter ego diégétique du cinéaste qui, par mécanisme de protection face à la destruction et la désolation, les commente constamment sous l’angle de la dérision. Ce ton ironique distanciateur a pour effet paradoxal de provoquer une prise de conscience plus nette qu’un pamphlet édifiant traité au premier degré. A Perfect Day est une rareté précieuse pour la simple et bonne raison qu’il parvient à appréhender des enjeux géopolitiques graves et complexes sans aucun effet de manche moralisateur et avec un humour absurde absolument ravageur.

Les suppléments :

– Le Making Of (12’)
Les conséquences chaotiques du conflit des Balkans sont exposées avec clarté mais le tournage lui-même et l’approche cinématographique originale du réalisateur ne sont pas réellement abordées. Dommage.
– Interview du cinéaste à Cannes (15’)
De Aranoa revient sur l’aspect documentaire et réaliste de son film, notamment les humanitaires qui l’ont inspiré, et sur la façon dont il a travaillé avec ses acteurs. Bien que cela compense un peu les manques du making-of, on reste tout de même sur notre faim.

L’image :

La photographie azurée d’Alex Catalan ne cesse d’illuminer ces paysages saccagés, ces cohortes de militaires qui sillonnent les bourgades sinistres au fin fond de l’Europe de l’Est et ce transfert HD, affûté comme une lame de rasoir, sublime toute son éclatante incisivité métallique. L’immersion en terrain hostile est totale.

Son :

La musique rock rythme à la perfection le film, rares moments d’espoir et de détente dans un univers morbide. La VO est appréciable pour son côté naturel, aux voix forcément bien intégrées. Un 5.1 pas hyper‑démonstratif mais actif sur la musique et quelques scènes nerveuses.

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