Le titre est une allusion directe au passage de l’hiver au printemps, mais aussi au processus d’écriture de Thomas McGuane qui n’a pas publié de roman depuis dix ans. A la cadence de l’herbe est un récit brutal et viril, à l’image des personnages qui le peuplent. Hommage aux terres du Montana où a grandi et où réside McGuane, cet ouvrage parle de secrets, de douleurs et de coups bas. C’est aussi un duel sauvage entre ville et nature, un affrontement permanent entre deux mod(èl)es de vie, qui se déroule en hiver.

A la mort de Sunny Jim Whitelaw, ses deux filles et sa femme découvrent son ultime volonté. L’héritage sera versé à condition qu’Evelyn, sa fille, et Paul, son gendre, ne divorcent pas. L’héritage, c’est une usine d’embouteillage promise à Paul, voyou à la petite semaine. Cette volonté machiavélique aura tôt fait de disloquer la tribu. En observateur posé de ce combat fraticide, Bill Champion, un vieux cow-boy étonnament proche de toute la famille Whitelaw.

Les secrets enfouis vont surgir à la vitesse à laquelle fond la neige. Et, sous cette neige fraîche et immaculée, la terre n’est pas toujours très propre. Les personnages de McGuane cachent leurs douleurs et leurs peines. Cachent aussi ce qu’ils possèdent de mauvais. Et c’est à la lumière de ce Montana, plus longue de jour en jour, que vont se révéler ces caractères dans ce qu’ils possèdent de plus vil et de plus détestable. Un roman qui creuse l’âme humaine comme on creuse un souterrain, en espérant qu’à un moment ou à un autre perce la clarté... Malheureusement pour les destins, c’est ici tout le contraire.