Notre avis : D’un côté un acteur connu qui vit aisément. Il fait partie de la gauche caviar, il appartient à l’élite...
Sous les bons sentiments qu’il revendique on suppose plutôt un nombriliste narcissique, un hédo-consumériste, altruiste de façade, un poil jaloux et envieux du compagnon de son ex-femme... car il gagne plus. Il a trois enfants de femmes différentes. Familles décomposées.
De l’autre un chauffagiste, salarié, marié de longue date à une femme musulmane, dont le fils est homosexuel, mais qui défend des valeurs plus libérales.
Le bon sens du chauffagiste aura raison des arguments de son commanditaire.
La salle sourit. Elle rit largement quelques fois devant les pitreries de Laspalès qui fume un pétard et sur quelques répliques bien tournées : C’est pour vous que je suis socialiste.
S’ajoutent à cela, un fils de star imbuvable, vivant aux crochets de ses parents, le patron du chauffagiste, un jeune homme noir de peau et l’ex-femme arriviste. Du boulevard quoi...!
Le duo principal fonctionne. Le casting est bon. On imagine Francis Huster proche du personnage qu’il incarne, mais Régis Laspalès, moins habitué à la comédie et qui est aussi connu que lui dans la vraie vie, campe avantageusement un plombier/chauffagiste, de manière plus réaliste...
Francis Huster qu’on a plaisir à revoir sur scène ne semble pas toujours attentif à ce qu’il joue et force ses colères de manière déconcertante, quant à Laspalès, il a le beau rôle et surprend d’exactitude par son jeu et son texte.
Les décors semblent avoir été ressortis du stock de l’ORTF et repeints pour l’occasion. Enfin les comédiens sont sonorisés, amplifiés, comme les chanteurs de comédie musicale. Etrange. Soigne-t-on les acteurs ou l’audition du troisième âge bien représenté dans la salle ?
Aussi caricaturale que soit la pièce il convient de saluer l’à-propos prophétique de Laurent Ruquier qui décrit ici l’ambiguïté des opinions de droite et de gauche dans l’esprit des français pendant la campagne présidentielle de 2017. Il s’est avéré avoir vu juste. Le choix du parti En Marche fut la matérialisation de ce texte quasi journalistique. Ni à droite, ni à gauche, mais un parti central, dont l’idéologie tierce, emprunte aux deux comme dans les années de cohabitation Mitterrand/Chirac.
En collant bout à bout ces lieux communs divertissants, cette farandole de clichés invite, sinon à réfléchir, au moins à rire de nos a priori. C’est déjà ça.
Si vous ne voulez pas aller dans le mur, allez voir A droite à gauche !