800 balles

Attachant et délirant, un magnifique (mais inégal) hommage à l’âge d’or du western.

L’argument : Carlos est un jeune garçon fougueux perdu entre une mère trop occupée par son travail et une grand-mère envahissante. Il fugue à la recherche de son grand-père, seul image vivante d’un père disparu, et atterrit à Almeria, dans un village poussiéreux nommé Texas Hollywood, vestige du western spaghetti. Julian, son grand père, est à la tête d’une bande d’anciens cascadeurs de l’âge d’or d’Almeria, bien décidés à continuer de vivre dans leur rêve de Far-West...

Notre avis : Quel dommage que nous devions attendre plus d’une heure de métrage avant d’aborder le cœur de 800 balles, car avec cette histoire d’irréductibles Gaulois... euh... d’irréductibles rêveurs attachés à ce décor de cinéma face à l’envahisseur financier, Alex de la Iglesia, le plus extravagant des cinéastes espagnol avait de l’or dans les mains.
Magnifique hommage à ce qu’est (était ?) le cinéma et touchante allégorie de son principal artisan, le réalisateur - lui aussi un grand rêveur loin des réalités - 800 balles est un véritable pied de nez contestataire en forme de lancer de bombes à eau sur des huissiers venus réclamer vos meubles. Le nouveau film de De la Iglesia est forcément attachant avec son casting de gueules de losers plus sales les unes que les autres, ces situations complètement délirantes à la limite du cartoon et ce combat entre doux rêveurs et ordre financier qui nivelle par le bas.
Malheureusement, Alex de la Iglesia a tendance à prendre son temps et à s’attarder sur des scènes qui permettent certes d’aborder un final particulièrement émouvant, mais au risque de faire subir à son métrage de grosses baisses de rythme. Reste un magnifique hommage à l’âge d’or du western, certes un peu inégal, mais définitivement authentique... une denrée rare aujourd’hui.